Echec de l’assaut contre le Français Mohamed Merah à Toulouse
Beaucoup de zones d’ombre planent sur l’affaire du terroriste français, Mohamed Merah, tué ce matin par l’armada de policiers mobilisés depuis plus de deux jours pour neutraliser celui qui a tué froidement trois enfants juifs et abattu trois militaires français. C’est au ministre de l’Intérieur qu’est revenu la charge de raconter les détails de la mort de ce jeune homme dont, paradoxalement, tous ceux qui l'ont connu s’accordent à dire qu’il était «gentil» et «courtois». Une description qui contredit les rapports des renseignements français – tous services confondus – qui affirment que Mohamed Merah était fiché et considéré comme une menace potentielle pour la sécurité de la France, pour avoir séjourné dans un camp d’entraînement entre le Pakistan et l’Afghanistan. Claude Guéant explique que les policiers qui ont donné l’assaut à l’appartement où s’était réfugié le terroriste avaient été surpris par ce dernier qui les a mitraillés «avant de se jeter par la fenêtre» – Merah se serait donc donné la mort lui-même -, avant de rectifier en déclarant que les policiers «l'ont tué alors qu'il tentait de s'enfuir par le balcon». Cette action de la police d’élite française n’est pas sans rappeler la prise d’otages de l’Airbus d’Air France à Alger, en décembre 1994. Autorisé à décoller à destination de Marseille, l'avion avait atterri sur le tarmac de Marignane, et les membres du GIGN avaient fini par abattre les quatre terroristes du GIA qui s’étaient regroupés dans le cockpit. L’assaut avait fait neuf blessés parmi les gendarmes. Des experts de la lutte antiterroriste algériens nous avaient expliqué, à l’époque, que l’opération était un fiasco total, l’assaut ayant duré vingt longues minutes et les terroristes n’ayant été abattus qu’après avoir usé d’un subterfuge – promesse leur aurait été faite de les juger sur le sol français s’ils acceptaient de se rendre. Ces mêmes spécialistes, interrogés par «algeriepatriotique», expliquent que la France n’a pas à pavoiser sur une quelconque réussite, puisque ni les services de sécurité n’ont réussi à maintenir le terroriste en vie, en vue de l’interroger sur ses complices potentiels et, surtout, ses commanditaires, ni les officiels n’ont atteint leur objectif qui était de détourner l’attention d’une population française qui jusque-là était plus effrayée par sa survie économique que par la survenance d’une nouvelle vague de violence. Ce qui est sûr, c’est que la mort de Merah ne signe pas la fin des actions de ce type sur le sol français. Les Algériens, aguerris dans la lutte antiterroriste, le savent : les groupes armés se régénéreront tant que les pays européens ne cesseront pas de se plier à leur diktat en leur payant des rançons et en les utilisant en Syrie, en Libye et ailleurs, tout en feignant de vouloir les combattre.
M. Aït Amara
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