Pourquoi Sarkozy dépêche-t-il François Zimeray à Alger ?
Dans un contexte marqué par l’affaire Merah et le lamentable assaut lancé pour l’arrêter, lequel s’est soldé par la mort du terroriste et une polémique qui n’en finit pas sur l’efficacité des éléments du Raid, sortis tête basse de l’opération, un ambassadeur des droits de l’Homme, fonctionnaire du gouvernement français, est envoyé en Algérie. Dans quel but ? On voudrait bien le savoir, non pas par intérêt, sa démarche n’en présente aucun pour notre pays, mais plutôt par curiosité. Il faut dire que François Zimeray, il s’agit de lui, arrive à Alger avec un lourd handicap : son déplacement découle d’une lettre de mission rédigée, à l’époque, par Bernard Kouchner, personnage connu pour être un farouche partisan de l’ingérence dans les affaires des Etats, sauf, naturellement, celui d’Israël où, pourtant, la violation des droits de l’Homme est un sport national. Dernier fait en date dans ce pays qui bénéficie d’une véritable impunité accordée par la «communauté internationale» : Hana Shalabi, militante palestinienne âgée de 30 ans, est emprisonnée illégalement ; elle est contrainte d’observer une grève de la faim pour protester contre sa détention.
M. Zimeray vient à Alger en acteur de la diplomatie française et non en personnalité indépendante. La sincérité de sa démarche est lestée de sérieux doutes. La France est un des derniers pays, avec les Etats-Unis et d’autres pays occidentaux, à utiliser la guerre en tant que moyen d’intervention dans les affaires internes de nations indépendantes, comme le montrent l’exemple récent de la Libye et celui, actuel, de l’Afghanistan. Or, la guerre est la première source d’atteintes aux droits de l’Homme.
Qu’aura à nous dire M. Zimeray ? Pourra-t-il expliquer les raisons de cette étrange décision prise par les autorités françaises d’obliger les Algériens à justifier leur retour au pays après un séjour en France par un cachet apposé sur le passeport après convocation aux consulats, ce qui porte atteinte à la fois à l’intégrité du passeport algérien et à la dignité du citoyen algérien ?
Qu’aura-t-il à nous conseiller, quand on sait qu’à Marseille, le maire de la ville vient de refuser à Jean-Luc Melenchon, candidat à la présidence de la République, la tenue d’un meeting en plein air.
Lazhar Houari
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