Alain Juppé «vient juste» de découvrir la menace intégriste
Toute la classe politique française ne parle, depuis une semaine, que des moyens à mettre en œuvre pour se prémunir, à l’avenir, des «monstres» comme Mohamed Merah, dont le geste a bouleversé toute la France et, partant, de l’idéologie qui l’a enfanté.
Toute la classe politique française ne parle, depuis une semaine, que des moyens à mettre en œuvre pour se prémunir, à l’avenir, des «monstres» comme Mohamed Merah, dont le geste a bouleversé toute la France et, partant, de l’idéologie qui l’a enfanté.
Tous les leaders politiques en lice pour la présidentielle, Sarkozy en tête, ont tenté, chacun à sa façon, d’exploiter l’évènement pour rebondir dans les sondages, en se laissant aller à des extrapolations souvent hâtives sur les solutions à préconiser pour rassurer les Français. Nicolas Sarkozy a trouvé la parade, en s’empressant d’annoncer, en personne, l’interdiction de séjour signifiée à un mentor de l’intégrisme, Youcef Al-Karadaoui, qui était pourtant son allié objectif, en Libye et ailleurs.
Comme seul garde-fou, les dirigeants français promettent de resserrer l’étau contre les islamistes sur leur sol. Première mesure envisagée par Alain Juppé, durcir la législation française sur cette question : «Aller dans un camp d'entraînement en Afghanistan, cela tombait sous le coup de la loi. En revanche, aller dans une école coranique où l'on prêche le djihad contre l'Occident, c'est-à-dire le terrorisme et la tuerie et la haine, ça ne tombait pas sous le coup de la loi. Là, il y a une faille et on va la combler», a-t-il asséné sur Public Sénat.
Prônant un discours plus réaliste, dès lors que la violence terroriste touche directement son pays, le chef de la diplomatie française s’est distingué, au cours de ces derniers mois, par son activisme diplomatique en faveur des insurrections arabes, notamment en Libye où Paris a joué, comme on le sait, un rôle prépondérant dans l’intervention de l’Otan. Il dit que le terrorisme «est une menace qui est revenue sur le devant de la scène, mais je peux vous dire qu'au poste que j'occupe, je ne l'ai jamais perdue de vue» (sic).
Cette déconvenue s’ajouterait aux graves dissonances apparues au Quai d’Orsay, où de plus en plus de fonctionnaires contestent la gestion française du «printemps arabe», menée par Alain Juppé, notamment en ce qui concerne le dossier syrien. Les médias ont rapporté, à ce sujet, que l’ambassadeur français à Damas a accusé son ministre de ne pas avoir tenu compte de ses rapports et d’avoir falsifié les synthèses pour provoquer une guerre contre la Syrie.
Ghani B.
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