Clinton se confesse : «Nous avons rendu service à Al-Qaïda»
Lors d'un point de presse à Washington, Mark Toner, porte parole du Département d’Etat, parlant au nom d'Hillary Clinton, a déclaré que les Etats-Unis «sont extrêmement préoccupés» par le fait que «des organisations terroristes, notamment Al-Qaïda, tentent de profiter de la situation qui a vu le jour en Syrie à leurs propres fins». Se contredisant, Hillary Clinton dénonçait, il y a quelques jours à peine, les «intimidations, harcèlements et violences potentielles» du gouvernement syrien contre les opposants, en l'accusant de «rompre ses engagements» par rapport au plan Annan. En somme, les Américains se font désormais l’écho des arguments de la Syrie et de son allié russe sur une réelle menace terroriste en Syrie. Ce changement de rhétorique cache mal l'implication de l'Administration Obama dans la guerre civile qui fait rage en Syrie. Voici quelques mois, deux Américains très au fait du dossier syrien, dont une interprète du FBI et un ancien officier de la CIA, ont apporté des preuves sur l'implication de l'Otan et des Etats-Unis dans l'armement et l'entraînement des opposants syriens, avec la complicité du Qatar et de l'Arabie Saoudite et, à un degré moindre, de la Turquie et de la Jordanie. Washington, aujourd’hui acculé, est contraint de valider les déclarations de Bachar El-Assad, qui indiquent clairement que «des extrémistes essaient de renverser le gouvernement», notamment après les mises en garde des deux généraux Clapper et Dempsey qui ont tiré la sonnette d'alarme sur l'implantation du réseau d'Al-Qaïda en Syrie, via l'Irak, concluant au danger qu'il y aurait à armer une opposition infiltrée par les compagnons d'armes d'Oussama Ben Laden. Washington irait-il jusqu'à adopter une position plus en retrait sur la Syrie ? Quoi qu'il en soit, l'Arabie Saoudite et le Qatar, qui arment et financent les dissidents syriens, voient désormais leur projet de déposer Al-Assad tomber à l'eau. Bien que la stratégie américaine de déstabilisation de la Syrie ne soit un secret pour personne, il apparaît clairement que les Américains n’arrivent plus à gérer cette partie du monde à leur guise. Cette nouvelle déclaration de l'Administration Obama signifie un début de «repli diplomatique» de Syrie et un énième fiasco de la politique étrangère des Etats-Unis.
Mohamed El-Ghazi