France : le nouveau ministre de l’Intérieur préfère les Maghrébins
Manuel Valls, qui vient de remplacer Claude Guéant à la tête du ministère de l’Intérieur, s’est toujours dit favorable à des «quotas migratoires établis selon nos capacités d'accueil et organisés prioritairement avec les pays qui sont des partenaires historiques et économiques comme ceux du Maghreb». Il propose un titre de séjour de dix ans à ceux qui souhaitent devenir Français, un autre de cinq ans à ceux qui viennent travailler sans l'intention de s'installer et un titre spécial aux étudiants venus dans le cadre universitaire. La nomination par François Hollande de celui qu’on situe à la droite de la gauche à ce poste sensible intervient à un moment où la France semble vouloir fermer définitivement la parenthèse Merah, dont beaucoup suspectent le clan Sarkozy de l’avoir fomentée et surmédiatisée pour tenter de remonter dans les sondages à la veilles des élections présidentielles. L’affaire avait fait grand bruit, mais la tension a nettement baissé, si bien que le procès intenté par le père de l’auteur des tueries de Toulouse à la police française semble passer presque inaperçu. Le nouveau locataire de la Place Beauvau aura pour première mission d’effacer l’image de «ministère raciste» laissée par ses prédécesseurs Claude Guéant, Brice Hortefeux et, avant eux, Nicolas Sarkozy. Une tâche ardue, mais qui s’annonce sous de bons auspices, si l’on en juge par le nombre de drapeaux algériens, marocains et tunisiens brandis à la place de la Bastille pour fêter la victoire de François Hollande à la présidentielle. Manuel Valls trouvera sur son bureau les dossiers chauds hérités d’une droite sarkozienne qui aura passé la totalité de son mandat à essayer de recruter dans les rangs du Front national, au point de mimer le parti de Marine Le Pen sur le thème à double tranchant de l’immigration, cheval de bataille de l’extrême droite. Le choix du nouveau ministre de l’Intérieur semble, en tout cas, obéir à une vision intermédiaire entre poigne de fer et séduction. Les jours à venir nous diront lequel de ces deux credo prendra la dessus.
M. Aït Amara
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