Mur israélo-palestinien: les Palestiniens se tournent vers l’Unesco
L'administration palestinienne envisage de demander à l'Unesco de classer le village de Battir (Cisjordanie) au patrimoine mondial afin de le protéger de la destruction lors de l'érection de la «clôture de sécurité» israélienne, rapportent jeudi les médias locaux. Ce mur traversera bientôt le village, qui ne sera bientôt accessible, depuis Bethléem, que par un tunnel. Une situation très complexe et singulière.
L'administration palestinienne envisage de demander à l'Unesco de classer le village de Battir (Cisjordanie) au patrimoine mondial afin de le protéger de la destruction lors de l'érection de la «clôture de sécurité» israélienne, rapportent jeudi les médias locaux. Ce mur traversera bientôt le village, qui ne sera bientôt accessible, depuis Bethléem, que par un tunnel. Une situation très complexe et singulière.
Le village, qui se trouve sur la pente d'une colline à proximité de Bethléem, témoigne de 4 000 ans de culture en terrasses de la vigne et de l'olivier. Il est également célèbre pour son système d'irrigation, ses tours de guet et d'autres bâtiments de pierre sèche. Les autorités palestiniennes estiment que les travaux de construction pourraient détruire les canaux d'irrigation et porter atteinte au paysage unique de Battir, distingué l'année dernière par un prix spécial de l'Unesco.
La demande signée par le chef de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, devrait être présentée lors de la prochaine session du Comité du patrimoine mondial de l'Unesco prévue en juin à Saint-Pétersbourg.
La «barrière de séparation», érigée depuis 2002 le long de la frontière entre Israël et la Cisjordanie, a pour vocation de protéger la population israélienne de l'intrusion de «terroristes» palestiniens. L'existence et le tracé de cette construction, longue de plus de 700 kilomètres, sont contestés sur des aspects politiques, humanitaires et légaux.
Les Palestiniens dénoncent en outre les activités de colonisation menées par Israël aux alentours du village de Battir depuis 1967.
«La construction de maisons, d'objets d'infrastructure et de routes, ainsi que le développement d'autres services, dont seuls les colons israéliens sont autorisés à bénéficier, provoquent un isolement toujours croissant du village et menacent l'intégrité du paysage et l'équilibre écologique dans la région», lit-on dans le document cité par le journal israélien Haaretz.