Vers une intervention militaire aux frontières sud de l’Algérie
Une force africaine pourrait intervenir militairement au Mali sous l’égide de l’ONU – à l’exemple de la Somalie – si la solution du dialogue tarde à se concrétiser. Le Conseil de sécurité et de paix de l’Union africaine (UA) doit saisir dans ce sens le Conseil de sécurité de l’ONU. C’est ce qu’a proposé, lors d’une conférence de presse à Paris, le président en exercice de l’UA, le chef de l’Etat béninois Thomas Boni Yayi. L’UA n’acceptera pas «un Afghanistan ouest-africain», a-t-il lancé. «La question de la stabilité (du Mali) n’est pas négociable pour nous», a rappelé le président de l’UA. Peu avant cette conférence de presse, l’Union européenne (UE) et l’UA avaient réaffirmé dans un communiqué, diffusé à Bruxelles, leur «détermination» à préserver l’intégrité territoriale du Mali, réitérant leur rejet de la «déclaration d’indépendance» du nord du pays par des groupes rebelles. Le président de la Commission de l’UA, Jean Ping, avait alors «condamné fermement» cette annonce «nulle et sans aucune valeur», et appelé toute la communauté internationale à «soutenir pleinement cette position de principe de l’Afrique». Le Mali est secoué depuis deux mois par une instabilité politique et sécuritaire, à la suite du coup de force militaire qui a renversé le président Amadou Toumani Touré le 22 mars dernier. Après la proclamation, début avril, par le Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA), de l'indépendance de la région d’Azawad, les événements se sont précipités ces derniers jours. Dimanche 27 mai, le MNLA et Ansar Dine ont annoncé leur fusion et la mise en place d’un «Conseil transitoire de l'Etat islamique de l'Azawad». Mais des dissensions sont apparues entre ces deux groupes à propos de l'instauration d’un régime théocratique. Des informations parlent de l’apparition d’un troisième groupe armé, composé d’une centaine de terroristes, qui se présente comme alternative à Ansar Dine et aux rebelles touareg du MNLA.
Ramdane Ouahdi