Aggoune : «Les journalistes ont touché des frais de mission et n’ont pas couvert les combats de boxe à Londres»
Après le fiasco de nos boxeurs à Londres, le sélectionneur national, Azzedine Aggoune, avec qui nous avons pris attache, a déclaré qu’il allait animer une conférence de presse mardi prochain, durant laquelle il présentera son bilan sur la participation algérienne aux JO-2012. Ce rendez-vous sera l’occasion de dévoiler d’importantes décisions se rapportant au staff technique, mais aussi de «répondre aux allégations des uns et des autres», a-t-on appris. Des sources ont indiqué à Algeriepatriotique que le coach national devrait «jeter l’éponge» comme il l’avait promis lors d’une précédente conférence de presse, mais une autre source proche de la Fédération nationale de boxe nous a affirmé que son président, Abdallah Bensalem, «ne veut pas entendre parler d’une démission de son entraîneur». «Le président de la FAB compte conforter Aggoune dans sa position et le soutenir» face aux nombreuses attaques dont il l’objet et dont sont à l’origine Béjaoui, Guenif, Benguesmia et d’autres. De son côté, Azzedine Aggoune a réagi aux critiques dont il a fait l’objet suite aux différentes éliminations des pugilistes algériens : «Qu’a-t-on investi dans la boxe ? Pas de salles, pas de salaires pour les boxeurs ! A-t-on reçu les mêmes subventions que le football, le judo ou l’athlétisme ? Nos boxeurs n’étaient pas décevants, ils ont été volés. Acceptez ce fait !» Etant responsable du volet technique, Aggoune met tout sur le dos de l’AIBA qui a la charge de désigner les arbitres, ceux-là mêmes qui ont «volé» les Algériens, selon lui. A ce sujet, un recours a été adressé au Tribunal arbitral du sport de Lausanne pour dénoncer les arbitres qui ont officié les combats disputés par les Algériens. Azzedine Aggoune s’en prend également à une partie de la presse algérienne, particulièrement celle accréditée pour les JO de Londres : «Si nous nous sommes jusque-là imposés le silence face aux commentaires, attaques, allégations et autres analyses destructrices basées sur des opinions construites sur des vécus passéistes et nostalgiques, avant, pendant et après la compétition olympique, c’est parce que nous voulions protéger nos valeureux boxeurs. Maintenant que les boxeurs algériens se sont fait éliminer et qu’ils sont donc hors compétition, nous avons aussi la responsabilité, voire le devoir, de les défendre contre certains escrocs et mercenaires de la plume, qui étaient accrédités jusqu’au 13 août 2012 et qui n’étaient pas présents à ExCel lorsque Abdelhafid Benchabla se faisait laminer par l’arbitre. Au lieu de cela, ils ont déversé leur haine sur le sport algérien et ses vrais défenseurs», fulmine-t-il. «Nous avons, par le passé, assumé nos responsabilités et nous allons continuer à les assumer aussi bien quand il y aura des victoires qu’en cas de défaite. Mais ces mercenaires ont-ils le courage de restituer les frais de mission qu’ils ont empochés pour couvrir les Jeux alors qu’ils n’ont rien couvert et qui se permettent de commenter des combats auxquels ils n’ont même pas assisté ?» s’interroge encore Azzedine Aggoune, visiblement exaspéré par les diatribes parues dans la presse nationale. Après ces accusations, le sélectionneur national qui n’a pas digéré la mauvaise prestation de ses poulains a appelé les journalistes à «faire preuve de compréhension et d’indulgence» à l’égard des boxeurs qui, selon lui, n’ont pas failli à leur devoir et se sont héroïquement battus. Le bilan n’est pourtant pas rose. Aggoune n’a, à aucun moment, remis en cause le niveau de ses boxeurs sur le plan technique et physique, encore moins son travail, bien que des moyens substantiels lui fussent fournis pour préparer son équipe qui a effectué tous ses stages à l’étrangers. Le fait que les boxeurs n’aient pas de salaire stable ou de prime est, par ailleurs, un problème qui touche toutes les disciplines, à l’exception du football dans certains cas. Au lieu de réponses sur le fiasco de Londres, c’est à des justifications fallacieuses que nous avons droit. Cela sert-il la boxe nationale ? Peut-être aurons-nous la réponse mardi prochain.
Réda B.
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