Comment des véhicules immatriculés en Algérie se retrouvent au Mali
Le véhicule à bord duquel se trouvaient des espions français au Mali, en compagnie des terroristes du Mujao, est immatriculé en Algérie. La photo récemment prise par RFI et publiée par Algeriepatriotique est éloquente. Du coup, une question taraude les esprits : comment ce pick-up a pu être introduit au Mali ? Il faut savoir que des instructions ont été données aux concessionnaires automobiles de réduire les ventes de ce type de véhicule dans la Grand Sud à cause de leur exploitation par des réseaux de trafic d’armes, de drogue, par les filières de la contrebande et surtout par les groupes armés. Notamment certains 4X4 de marque japonaise réputés pour être des «diables du désert». Les pick-up sont très utilisés dans les pays du Sahel. Solides, ils sont adaptés au désert et leur capacité de charge répond aux exigences des groupes armés et des contrebandiers. En général, ces voitures sont volées et se retrouvent dans les pays voisins via les réseaux qui sévissent aux frontières. Récemment, plusieurs sociétés basées au sud ont été victimes de vol de ce type de véhicule. Les narcotrafiquants et les terroristes recourent davantage aux pick-up sachant que les 4X4 sont sujets à des fouilles et des contrôles sévères dans le désert. Et vu la rareté de ce segment sur le marché du neuf, les réseaux sollicitent leurs soutiens pour les approvisionner à partir du marché d’occasion. Par ailleurs, des véhicules volés en Espagne, en Libye, au Mali, au Niger, en Mauritanie ou encore en France sont frauduleusement introduits sur le sol algérien et servent à convoyer de la drogue. Les services d’Interpol ont été, à maintes reprises, saisis par les services de sécurité algériens pour tenter d’identifier ce type de véhicules, devenus au fil du temps une véritable arme entre les mains des barons de la drogue, des contrebandiers et des groupes terroristes.
Yanis B.
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