Le MNLA prêt à «travailler» avec Ansar Dine
Le Mouvement national pour la Libération de l’Azawad (MNLA) se dit prêt à travailler avec le groupe islamiste Ansar Dine dont les principaux chefs sont issus de la rébellion touarègue.
Le Mouvement national pour la Libération de l’Azawad (MNLA) se dit prêt à travailler avec le groupe islamiste Ansar Dine dont les principaux chefs sont issus de la rébellion touarègue.
Selon un responsable de ce mouvement, qui a requis l’anonymat, les pressions de la médiation algérienne et burkinabè peuvent faire changer les choses et remettre Ansar Dine sur le droit chemin en se démarquant totalement des deux autres groupes terroristes, Al-Qaïda au Maghreb islamique et le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest, qui occupent eux aussi une partie du Nord-Mali. Ansar Dine, dont une délégation se trouve depuis vendredi à Alger et une autre à Ouagadougou pour discuter de la paix au Nord-Mali, affirme pour le moment son indépendance des autres groupes. Mais pour Blaise Compaoré, le président du Burkina Faso, le mouvement, composé essentiellement de Touareg maliens comme son chef Iyad Ag Ghaly, doit impérativement rompre avec ses alliés d’Aqmi et du Mujao. Durant leur rencontre dimanche avec le chef de la diplomatie burkinabè Djibrill Bassolé, les émissaires d’Ansar Dine ont affirmé n'avoir rien à se reprocher sur le plan du «terrorisme». Ils ont réaffirmé leur attachement à une «solution négociée à la crise», en demandant que Bamako mette en place la «structure de négociation» promise. Ansar Dine a rencontré discrètement des représentants du MNLA basés à Ouagadougou pour discuter de leur éventuel rapprochement. La situation semble se retourner contre les deux groupes terroristes (Aqmi et Mujao) avec une très probable intervention militaire africaine dans les prochains mois. Ansar Dine cherche une «issue de sortie», quitte à se rallier à nouveau au MNLA. Parallèlement aux négociations, des experts internationaux finalisent leurs travaux entamés le 30 octobre sur le «concept d'opération» de cette intervention. Le général Sékouba Konaté, ex-président de la transition en Guinée, chargé par l'Union africaine de rendre opérationnelle la future force, participe à cette réunion. Elle doit être suivie, à partir de demain mardi, d'un rendez-vous des chefs d'état-major de la Cédéao qui soumettront, ensuite, leur plan aux dirigeants de la région. Le Conseil de sécurité de l'ONU avait adopté le 12 octobre une résolution préparant le déploiement d'une force de quelque 3 000 hommes au Mali. Il avait donné jusqu'au 26 novembre à la Cédéao pour préciser ses plans.
Sonia B.