Le MNLA cause d’énormes pertes dans les rangs d’Al-Qaïda et du Mujao
Le Mouvement pour la libération de l’Azawad (MNLA) a lancé une offensive militaire contre les groupes terroristes contrôlant Gao et Tombouctou, a-t-on appris d’une source sécuritaire. De violents accrochages ont eu lieu dans une localité située au sud-est de Kidal, à quelques encablures des frontières avec le Niger. Selon notre source, cette offensive «minutieusement préparée et à laquelle ont pris part de nombreux rebelles touareg» a occasionné d’importantes pertes dans les rangs d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et de son allié principal, le Mouvement pour l’Unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao). D’après la même source, des dizaines de terroristes appartenant à ces deux groupes ont été abattus et des dizaines d’autres ont été blessés. Notre source évoque également l’arrestation de plusieurs autres terroristes d’Aqmi et du Mujao, sans pour autant nous fournir des informations sur les pertes du côté du MNLA. L’offensive du MLNA, lancée dès l’aube, intervient quelques jours seulement après sa conférence de presse à Paris où ses représentants avaient annoncé qu’ils étaient prêts à nettoyer le Nord-Mali des groupes terroristes. Cette opération va se poursuivre dans les prochains jours. Elle vise la reconquête des villes du Nord occupées depuis avril dernier par les groupes terroristes. Bénéficiant de la défection d’Ansar Dine, qui s’est démarqué d’Aqmi et du Mujao, et jouissant du soutien de la population locale, le MNLA met tous les moyens matériels et humains pour réussir son «opération de reconquête». Mieux organisé et équipé, le MNLA veut faire oublier le revers qu’il a essuyé en avril dernier, quand il a été chassé de toutes les villes du Nord. Cette offensive a été opérée au moment où des représentants d’Ansar Dine et du MNLA discutent avec la médiation du président burkinabè, Blaise Compaoré, dans l'espoir de faire avancer une solution négociée à la crise malienne. Médiateur pour la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), Compaoré a accueilli, aujourd’hui à Ouagadougou, les deux délégations. Ansar Dine a envoyé sept émissaires, emmenés par Algabass Ag Intalla, élu du Nord malien et haut cadre du groupe. La délégation du MNLA compte neuf personnes et est conduite par son secrétaire général Bilal Ag Achérif. Ce rendez-vous marque un tournant. Le Burkina Faso discute séparément depuis plusieurs mois avec Ansar Dine et le MNLA. Il cherche à obtenir que ces deux groupes rivaux, qui ont depuis plusieurs jours dans la capitale burkinabè des discussions informelles, s'entendent sur une «plateforme commune» de revendications pour ensuite négocier avec le pouvoir malien de transition.
Sonia B.