L’étrange enlèvement d’un septième Français au Mali
Un Français a été enlevé mardi soir dans l'ouest du Mali, a annoncé aujourd’hui l’Agence mauritanienne d’information (AMI), citant une source sécuritaire. Il s'agit d’un certain Jules Berto Rodriguez Léal, né le 18 juillet 1951 à Laurichal (Portugal), de nationalité française. L’AMI précise que ce ressortissant français était, une journée avant son enlèvement, en Mauritanie. «Il a quitté ce territoire le 20 novembre à 11h à partir du poste frontière de Gogui, à bord d'un véhicule Peugeot de couleur blanche immatriculé AW 483 YE», ajoute cette agence généralement bien informée. Ce nouvel enlèvement porte à sept le nombre de Français otages au Mali. Six d'entre eux avaient été enlevés par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), quatre dans le nord du Niger en septembre 2010 et deux dans le nord du Mali en novembre 2011. Mais contrairement aux six autres otages, Berto Rodriguez Léal a été enlevé dans une zone non occupée par les groupes terroristes. Il s’agit de Diéma, localité située à l'est de Kayes, ville proche des frontières avec le Sénégal et la Mauritanie, qui n’a jamais connu d’actes terroristes. Le champ d’action des groupes terroristes se limite au Nord-Mali. Qui a donc opéré ce kidnapping ? Pourquoi ? Des questions qui restent sans réponse pour l’instant. Cet enlèvement intervient au moment où l’option d’une intervention militaire s’éloigne. Les Nations unies estiment que l’intervention militaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest ne pourrait pas intervenir avant septembre 2013. Les Etats-Unis, qui ont une convergence de vue avec l’Algérie sur la crise malienne, ont vivement critiqué le plan d’intervention de la Cédéao. La France, elle aussi, commence à recentrer sa position en encourageant le dialogue entre les rebelles touareg d’Ansar Dine et du MNLA d’un côté, et le gouvernement malien de transition de l’autre.
Sonia B
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