Des sociétés japonaises suspendent leurs activités au sud
Des sociétés japonaises ont décidé de suspendre leurs activités dans le sud algérien, a-t-on appris aujourd’hui d’une source diplomatique. Parmi ces entreprises, le géant pétrolier et gazier JGC, présent dans l’exploitation du gaz naturel à In Amenas et In Salah. Cette suspension momentanée aurait été justifiée par le choc subi par les travailleurs suite à la prise d’otages opérée par un commando terroriste dans le complexe gazier d’In Amenas. Selon notre source, des responsables de cette société, dont sept employés japonais ont péri dans cette attaque terroriste des plus spectaculaires, auraient expliqué aux autorités algériennes que cette décision a été dictée par l’état d’esprit des employés qui sont profondément marqués par les tragiques événements d’In Amenas. Ainsi, pour JGC, il y a la nécessité de «marquer une période d’observation en raison de la détérioration de la situation sécuritaire». Selon notre source, cette société estime arrêter ses activités le temps qu’il faut pour revoir le dispositif sécuritaire au niveau de tous les sites afin d’éviter d’autres attaques terroristes. La société nationale Sonatrach avait annoncé, il y a quelques jours, son intention de revoir son dispositif sécuritaire pour garantir une sécurité maximale dans les sites gaziers et pétroliers à travers le pays. Cette suspension des activités des sociétés japonaises dans le sud algérien «n’est nullement une remise en cause» de leurs investissements en Algérie, a assuré notre source qui a rappelé les déclarations du vice-ministre japonais chargé des Affaires extérieures, Minuro Kiuchi, dimanche dernier, selon lesquelles le Japon veut poursuivre sa coopération énergétique avec l’Algérie malgré l’attentat d’In Amenas. «Le gouvernement japonais souhaite que JGC poursuive sa collaboration avec l’Algérie, même si la décision de continuer ou non en Algérie dépend de la volonté du Groupe », a-t-il indiqué à des journalistes à l’issue d’une visite en compagnie du ministre de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi, au complexe gazier de Tinguentourine. «Nous souhaitons seulement que la sécurité des travailleurs (de JGC) soit assurée», a-t-il conclu. Un renforcement qui s’impose même pour les travailleurs algériens. Le Japon avait vivement critiqué l’assaut militaire algérien contre le commando terroriste qui a attaqué le site gazier d’In Amenas. Il avait même demandé aux autorités algériennes de «cesser immédiatement cet assaut» avant de se rendre à l’évidence et de comprendre qu’il s’agissait bien d’une attaque terroriste contre les intérêts suprêmes de l’Algérie. De nombreux Algériens avaient dénoncé l’attitude du gouvernement japonais face à ce drame dont les premières victimes restent l’Algérie et son peuple.
Sonia B.
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