L’armée algérienne pourrait former les troupes africaines à la lutte antiterroriste
L’Union africaine, dont le Conseil exécutif s’est réuni aujourd’hui à Addis-Abeba, veut une réponse implacable au terrorisme. Les membres du Conseil exécutif considèrent que la mort de dizaines de personnes innocentes lors de l’attaque terroriste ayant ciblé le site gazier de Tiguentourine, à In Amenas, dans la wilaya d’Illizi, «doit susciter une mobilisation générale pour la lutte antiterroriste dans les pays du Sahel». Ils appellent à l’intensification de la coopération entre les Etats africains afin de juguler cette menace terroriste et éviter que le continent se transforme en une immense terre de repli pour les «djihadistes» de tous bords. Et pour lutter contre la bête immonde, les forces africaines ont besoin de formation et d’entraînement. L’Algérie, dont l’armée compte une longue expérience dans la lutte contre le terrorisme qu’elle mène sans répit depuis une vingtaine d’années, semble prête à mettre son expertise au profit des soldats de l’UA. C’est en tout cas ce qu’a laissé entendre le Commissaire de l'UA à la paix et à la sécurité, l’Algérien Ramtane Lamamra, qui a insisté sur une riposte africaine contre le terrorisme qui est devenu «désormais multinational». Pour Lamamra, il est «impératif» de renforcer la coopération au niveau du continent. La présidente de la Commission de l’UA, Mme Nkosazana Dlamini Zuma, a appuyé, de son côté, l’appel de Lamamra à conjuguer les efforts de tous les pays du continent pour enrayer cette menace. Mme Nkosazana Dlamini Zuma n’a pas caché ses «préoccupations face à la montée du terrorisme dans la région sahélo-saharienne». Le renforcement de la lutte contre le terrorisme et la coopération entre les services de renseignement en Afrique figurent, en effet, parmi les principales recommandations du Conseil exécutif de l’UA. Les propositions visant à intensifier la coopération militaire seront soumises à ce sommet des chefs d'Etat et de gouvernement. Parmi les mesures à prendre, il y a d'abord l'entraînement de forces supplémentaires dans le but de juguler le phénomène du terrorisme, en plus de la mise en place d’un arsenal juridique renforcé et l'intensification des échanges d’informations entre les différents pays du continent, a souligné le Conseil exécutif. L’ANP devrait être sollicitée pour prendre en charge la formation des troupes africaines à faire face à la menace des groupes terroristes de plus en plus armés. Cette question devrait être abordée lors de la 20e Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement prévue les 27 et 28 janvier dans la capitale éthiopienne. Une conférence à laquelle l’Algérie sera représentée par le Premier ministre Abdelmalek Sellal.
Sonia B.
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