Immigration : la France fustigée pour sa politique d’intégration
Dans un rapport commandé par Matignon, des experts français critiquent vertement la politique d’intégration des immigrés. Ce rapport d’une centaine de pages a le mérite de mettre à nu l’hypocrisie du gouvernement français vis-à-vis de la question migratoire. «La politique de lutte pour l'intégration des immigrés a toujours été un désir ou un regret (…), plutôt qu'une réalité», dénoncent les experts. Le rapport fait état d’une politique surréaliste d’un gouvernement qui s’est limité au discours en matière d’intégration. Les responsables, «tous partis confondus», ont «oublié jusqu'au mot même d'intégration» et ont «détruit les outils» de cette politique, en coupant les crédits des établissements et des associations, fustige-t-on. Thierry Tuot, ancien directeur général du Fonds d'action sociale pour les travailleurs immigrés et leurs familles (FAS) qui a eu la charge d’élaborer ce rapport, appelle à mettre fin à cette politique qui diabolise beaucoup plus les immigrés qu’elle ne les aide à s’intégrer dans la société. «La France a-t-elle jamais dépendu de ce qu'un bout de tissu – boubou, coiffe bretonne, chèche ou béret – soit porté d'une façon ou d'une autre ?» se demande-t-on. Dans le rapport, il y a une série de recommandations à forte charge symbolique comme par exemple honorer la mémoire des étrangers qui sont morts pour la France. Il est également demandé de faciliter la circulation des immigrés entre la France et leurs pays d’origine. La stigmatisation des musulmans et des immigrés de couleur est une tâche noire qui rend difficile le processus d’intégration, a-t-on également relevé. Qu’il soit de droite ou de gauche, le gouvernement applique la même politique migratoire, pourchassant les immigrés en situation irrégulière. Les expulsions en 2012 ont atteint un nouveau record avec 36 000 personnes renvoyées dans leurs pays d’origine pour séjour illégal. Un chiffre gênant pour la gauche, mais qui reflète la politique réelle de la France. Des milliers d’Algériens en situation irrégulière sont actuellement sous une menace d’expulsion.
Sonia B.
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