Des syndicalistes maghrébins arrêtés par la police à Alger
Le forum maghrébin pour la lutte contre le chômage qui devait se tenir aujourd’hui à Alger a été empêché. Organisé par le Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (Snapap), ce forum s’est heurté à un refus catégorique des autorités qui n’ont fourni aucune explication officielle. Dans une déclaration à Algeriepatriotique, Idriss Mekkidèche, porte-parole du Snapap, a affirmé qu’onze syndicalistes maghrébins (marocains, tunisiens et mauritaniens) ont été arrêtés à l’hôtel où ils étaient hébergés, près de l’aéroport international d’Alger et conduits au commissariat de police de Bab Ezzouar. Deux autres syndicalistes du Snapap ont été également arrêtés. «C’est le propriétaire de la salle (Maison des syndicats) louée de longue date par notre organisation qui est venu nous signifier le refus des autorités de tenir cette conférence. Nous avons essayé de lui expliquer qu’au nom du contrat de location signé, la salle était à la disposition du Snapap. En vain. La police intervient et nous oblige à quitter les lieux», affirme notre interlocuteur qui ne cache pas son étonnement quant à cette interdiction. Plusieurs organisations algériennes et maghrébines étaient conviées à prendre part à ce forum inédit en Algérie. Parmi elles, le Comité algérien des contrats pré-emploi et filet social, l’Union des diplômés chômeurs de Tunisie, l’Association nationale des diplômés chômeurs du Maroc, le Comité national pour la défense des droits des chômeurs d’Algérie, l’Association mauritanienne des diplômés chômeurs et la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme. Cette rencontre se voulait une assise pour la construction d’un Maghreb des peuples à travers l’unification des efforts pour assurer une vie décente. «Ce regroupement aurait pu constituer une bonne opportunité pour les participants de préparer efficacement le forum social mondial qui se tiendra au cours de l’année en Tunisie», regrette notre interlocuteur.
Sonia Baker
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