Manifestations dans l’ouest du pays contre la corruption au FLN
Des militants de base du FLN, appuyés par des cadres du mouvement de redressement, préparent depuis quelques jours des manifestations à l’ouest du pays pour dénoncer la corruption au sein de l’ex-parti unique, a-t-on appris d’une source interne à cette formation politique en crise. Ces manifestations devraient avoir lieu au courant de la semaine, dans plusieurs villes de l’ouest, avant un grand rassemblement à Oran. Selon notre source, ces actions de protestation visent à «alerter l’opinion publique» contre la corruption qui gangrène ce parti. C’est aussi, selon la même source, une manière pour la base militante de «mettre en garde contre le recyclage de personnalités appartenant au parti impliquées ou suspectées d’être impliquées dans des affaires de dilapidation et de détournement de deniers publics». Les organisateurs de ces manifestations affirment avoir décidé de cette action après les déclarations du chef de l’Etat sur le scandale de corruption qui ébranle le groupe Sonatrach. Un scandale qu’il dit ne peut pas laisser sous silence. Pour ces militants du FLN, c’est aussi l’occasion de rappeler au président de la République que «la corruption touche également les partis politique». Notre source précise que durant ces manifestations, «la base militante du FLN va réitérer son rejet total de toute forme de corruption en appelant les cadres intègres du parti à lutter implacablement contre ce fléau qui gangrène la société». Ces actions anti-corruption interviennent quelques jours seulement après la volonté exprimée par Amar Saâdani, ancien président de l’Assemblée populaire nationale, de revenir aux affaires en endossant les habits du successeur d’Abdelaziz Belkhadem, évincé entre autres pour avoir permis aux «hommes de la chkara» (corrupteurs) d’envahir le parti. Selon une autre source proche du bureau politique, le successeur de Belkhadem devra répondre à deux critères : «Le premier, c’est d’être au-dessus de tout soupçon de corruption. Autrement dit, d’être d’une intégrité morale et physique irréprochable. La seconde exigence, c’est d’avoir un passé révolutionnaire propre», a-t-elle affirmé, laissant entendre que des gens comme Amar Saâdani n’auront aucune chance d’être désignés pour ce poste en ce sens que leurs noms sont mêlés à des scandales de corruption, dont les dossiers sont entre les mains de la justice. A noter que le FLN est sans secrétaire général depuis le 31 janvier. Plusieurs noms ont circulé ces derniers jours dans la presse, dont celui de l’ancien président du Conseil constitutionnel Boualem Bessaïh. Mais rien n’est encore décidé en raison de l’absence d’un consensus autour d’une personnalité entre les parties en conflit.
Sonia B.
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