Enlèvements d’enfants : l’onde de choc se poursuit
Le drame de Constantine n’en finit pas d’animer la scène. Dans la ville des ponts suspendus, une journée de deuil a été décrétée en hommage aux deux enfants assassinés le 13 mars dernier à Ali-Mendjelli. Les citoyens, et surtout les jeunes, ont une nouvelle fois exprimé leur colère, en organisant de nouvelles manifestations qui ont failli dégénérer. Ainsi, les services de sécurité craignent que la manifestation de Constantine dégénère, les manifestants ayant saccagé plusieurs véhicules, dont un appartenant au centre pénitentiaire. Les rumeurs qui circulent à propos d’un des tueurs d’Ibrahim et de Haroun selon lesquels celui-ci aurait bénéficié de la dernière grâce présidentielle, n’ont fait qu’exacerber le désir de vengeance. Dans un autre contexte, on apprend que la famille de Bouklikha Sana, la petite fille de 6 ans étranglée par son beau-père, a demandé aux autorités de condamner à mort l’auteur du crime. Pour rappel, la petite Sana avait disparu dans des circonstances obscures avant d’être retrouvée morte à l’intérieur d’une maison inhabitée. Dans ce contexte de crimes et de colère, le président de la Commission nationale pour la paix et la réconciliation nationale, Ahmed Mizab, a déclaré aujourd’hui dimanche que la lutte contre le rapt d’enfants «incombe aussi à la société civile.» «Il est urgent de chercher les motifs qui ont conduit à la montée de ce fléau.» Il attribue cette situation à l’explosion démographique et aux mutations sociologiques qui se répercutent directement sur le comportement des individus et l’exacerbation des conflits d’intérêts entre individus.» Pour lui, le rôle de la police ne peut être efficace que s’il accorde un intérêt particulier à l’information «qui joue aujourd’hui un rôle prépondérant en matière de sécurité.» Les services de sécurité doivent se pencher sur le renforcement de leurs ressources humaines et coordonner avec les autres secteurs économiques. De son côté, le commissaire de police et chef de la Direction de la communication et des relations publiques au sein de la DGSN, Djilali Boudalia, estime que «l’information facilite le travail à la police à travers l’établissement de fichiers sécuritaires des citoyens et permet aux organisations de la société civile de sensibiliser l’opinion publique», ajoutant «qu’aucune avancée n’est possible sans l’implication du citoyen».
Sarah L.
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