Commerce des armes : la France défend des positions dangereuses
La France cherche toujours des «compromis à tout prix» avec les principaux importateurs et exportateurs d'armes que sont les Etats-Unis, la Chine, la Russie et l’Inde, et défend des positions considérées comme dangereuses, a indiqué, aujourd'hui mercredi, Oxfam. Ces positions vont à l’encontre des changements demandés par une majorité d’Etats et cela concerne notamment le seuil de risque de violation des droits de l’Homme et du droit international humanitaire au-delà duquel un Etat devra refuser d’autoriser une exportation, a indiqué l’ONG internationale dans un communiqué. Les négociations sur le traité sur le commerce des armes (TCA) entrent dans leur toute dernière ligne droite, alors qu’un texte final doit être présenté aux Etats aujourd’hui à New York. Le dernier projet de traité contient encore des failles et lacunes jugées majeures. Les Etats membres de l’ONU ont jusqu’à jeudi minuit pour trouver un accord sur le TCA. Selon Oxfam, parmi les autres préoccupations exprimées, l’importance accordée dans la décision d’autoriser ou non un transfert d’armes au risque de détournement des armes transférées au profit d’acteurs ou d’activités autres que ceux initialement autorisés, et l’extension de ces préoccupations également aux transferts de munitions. L’ONG, dont un responsable est présent à la conférence diplomatique à New-York, redoute également l’adoption d’amendements au traité uniquement sur la base du consensus, qui, selon elle, en pratique rendra très difficile son amélioration au fil du temps. Selon son responsable conflit, Nicolas Vercken, non seulement la France continue de faire des compromis avec les Américains, les Russes et les Chinois sur des aspects cruciaux du Traité, mais en plus elle s’oppose à des améliorations indispensables réclamées par un grand nombre d’Etats. «La France doit changer sa position sur les droits de l’Homme et le droit international humanitaire : aucune considération géopolitique ne devrait permettre qu’on déroge à une règle simple selon laquelle on ne doit pas exporter d’armes dès lors qu’il y a un risque substantiel de contribuer à des graves violations des droits de l’Homme et du droit international humanitaire», a-t-il dit. Là-dessus, signale le même responsable non gouvernemental, la France se retrouve à faire «jeu commun» avec des Etats comme l’Iran ou les Etats-Unis en s’opposant à la majorité des autres Etats, notamment européens et africains.
R. I.
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