Le Canada se penche sur «ses» jeunes attirés par le djihad
Rien n’est laissé au hasard. Depuis la confirmation de l’implication de deux jeunes Canadiens dans l’attaque suivie de prise d’otages à Tiguentourine, au sud algérien, les autorités se penchent sérieusement sur la présence de «djihadistes» au Canada. Selon la presse de ce pays d’Amérique du Nord, les services de sécurité mènent depuis quelques jours une enquête minutieuse sur ces deux djihadistes. Ils s’échinent à décortiquer leur parcours depuis leur naissance jusqu’à leur élimination dans cette attaque terroriste en Algérie. D’après Radio-Canada et CBC, cette forte mobilisation des services de sécurité est motivée par de soupçons de présence sur le sol canadien de cellules de recrutement de djihadistes pour servir des «causes obscures» à l’étranger. Cela d’autant plus que ces deux jeunes, Ali Medlej, 24 ans, et Xristos Katsiroubas, 22 ans, ne sont pas les premiers Canadiens à être impliqués dans des opérations terroristes d’envergure internationale. Un autre, Aaron Yoon, 24 ans, a été arrêté en Mauritanie pour son affiliation à un réseau djihadiste qui sème la terreur en Afrique de l’Ouest. Ces révélations ont provoqué une onde de choc au sein de l’opinion publique canadienne. Les Canadiens, loin géographiquement des foyers de tensions et des guerres que connaissent plusieurs régions du monde, disent ne pas comprendre comment cela a-t-il pu arriver ? Ils réclament des réponses de leurs gouvernants. Ce qui les inquiète le plus, c’est cet appel à l'aide – démarche exceptionnelle – lancé jeudi par la Gendarmerie royale du Canada, la police fédérale. «Dans le cadre de notre enquête, la Gendarmerie royale du Canada est intéressée à déterminer les circonstances qui ont amené Ali Medlej et Xristos Katsiroubas à quitter le Canada», a déclaré un porte-parole de la GRC, Marc Richer. Une déclaration qui n’est nullement rassurante pour la population. La GRC n’a pour le moment aucune piste qui lui permettrait d’identifier les personnes qui pourraient les avoir aidés à quitter le Canada. Ces deux jeunes de London, en Ontario, qui ont fréquenté ensemble une école secondaire, auraient quitté le Canada entre 2011 et 2012. Xristos Katsiroubas a été élevé dans une famille grecque orthodoxe et son camarade d'école Aaron Yoon était issu d'une famille catholique d'origine coréenne. Autrement dit, rien ne les liait à l’Afrique du Nord. Une énigme que la GRC doit résoudre au plus vite avant que cette affaire n’ait des conséquences politiques sur le gouvernement actuel.
S. Baker
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