Dahou Ould Kablia : «Le crime organisé transnational a pris des dimensions préoccupantes»
Le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Dahou Ould Kablia, a affirmé, aujourd’hui mardi, à Alger, que le crime organisé transnational a pris des dimensions «préoccupantes», constituant, ainsi, un «réel danger» sur les plans politique, économique et social. «Le crime organisé transnational comme le trafic de drogue, le blanchiment d’argent, l’immigration illégale et la cybercriminalité, a pris des dimensions préoccupantes. Il s’est rapidement adapté à l’évolution de nos sociétés, constituant, ainsi, un réel danger sur les plans politique, économique et social», a indiqué M. Ould Kablia à l’ouverture de la 15e conférence des ministres de l’Intérieur des pays de la Méditerranée occidentale (CIMO). «Il nous suffit, à titre d’exemple, d’observer l’extension que connaissent le trafic de drogue et les précurseurs chimiques et leurs effets destructeurs sur nos sociétés, en particulier sur les jeunes», a-t-il souligné. Le ministre a indiqué, à cet effet, que la vigilance et les actions à mener contre ce fléau «doivent toucher toutes les étapes de la chaîne du trafic». «Il s’agit d’une lutte qui nécessite la conjugaison et la coordination des efforts en matière d’échange d’informations opérationnelles et des bonnes pratiques, en vue de neutraliser les réseaux de trafiquants», a-t-il expliqué. Il a, par ailleurs, indiqué que le développement rapide des nouvelles technologies de l’information et de la communication a engendré, en parallèle, une «délinquance aussi dangereuse et aussi nuisible que les autres formes du crime organisé». Le ministre a estimé, par la même occasion, que la cybercriminalité «constitue, aujourd’hui, une réelle menace», dans la mesure où elle «transgresse les limites géographiques». «Les instruments juridiques ne sont pas encore en mesure de l’arrêter», a-t-il déploré. M. Ould Kablia a rappelé que face à ce danger, l'Algérie «a dû renforcer son cadre juridique par la promulgation de lois visant la prévention et la lutte contre les infractions liées aux technologies de l’information et de la communication». Cette forme de criminalité «doit nous inciter à mettre en place des actions de coopération plus accrues, basées sur la recherche et l’élaboration de textes juridiques appropriés, le partage d’expériences et la formation spécialisée», a-t-il suggéré. Evoquant la circulation des personnes entre les pays de la rive sud et de la rive nord de la Méditerranée, et l’immigration clandestine, il a mis l'accent sur la «lourde responsabilité de nos Etats à respecter le périlleux équilibre entre le droit de circuler librement et l’impératif devoir lié à la préservation de la sécurité de nos territoires et la protection de nos sociétés». L’Algérie, a-t-il souligné, «demeure convaincue de l’approche globale et concertée dans la prise en charge de la question migratoire», ajoutant que l’effort «doit inclure le renforcement et la garantie des droits fondamentaux des migrants légalement établis». Pour le ministre de l'Intérieur, l'intégration constitue un «facteur de stabilité et de compréhension mutuelle». Il a, en outre, souligné la nécessité de «lutter contre les attitudes et les actes discriminatoires alimentant l’intolérance, le racisme et l’exclusion, en contre sens de l’encouragement du dialogue entre cultures et civilisations, dans un monde marqué par l’ouverture et la globalisation». La simplification des formalités et des procédures de délivrance de visas constitue également un «facteur significatif dans notre approche de lutte contre le phénomène de l’immigration illégale», a-t-il relevé. M. Ould Kablia a rappelé, en ce sens, que l’Algérie «ne cesse de déployer des moyens considérables, afin de juguler les flux des migrants clandestins en provenance notamment des pays du Sahel, fuyant les crises et les guerres auxquelles ils sont confrontés».
R. N.
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