L’Oxford Business Group dresse un tableau mi-figue, mi-raisin de l’économie algérienne
«Si nombre des principaux indicateurs économiques témoignent de la solidité économique de l'Algérie, le pays continue de se heurter à certaines difficultés préoccupantes, comme la forte dépendance à l'égard des hydrocarbures, risquée, dans la mesure où les chocs internes et externes peuvent potentiellement ébranler l'économie.» C’est là le constat dressé par le cabinet international d'intelligence économique, Oxford Business Group (OBG), dans une analyse, intitulée «Algérie : une main de fer», publiée sur son portail électronique. Le cabinet met, ainsi, en évidence le paradoxe de l’économie algérienne, marquée, d’un côté, par des indicateurs macroéconomiques au vert et, d’un autre, par une situation «préoccupante» sur le plan microéconomique, aggravée par une inflation en hausse ces dernières années. L’OGB évoque, en effet, cette autre inquiétude qui pèse sur l’économie et les ménages, à savoir le taux d'inflation, chiffré fin 2012 à 8,9 %, en hausse de 12,2 % par rapport à l’année précédente. Pour ce cabinet britannique, l’inflation en Algérie est principalement portée par «l'augmentation des prix des denrées alimentaires et des boissons, mais aussi par le chômage et le rôle important de l'État dans l'économie nationale». Cependant, pour l’OBG, la situation économique du pays n’est pas totalement au rouge puisque certains indicateurs annoncent une amélioration sur plusieurs registres, avec notamment les dernières mesures décidées par le gouvernement en faveur du secteur privé. Le cabinet fait référence aux déclarations du Premier ministre, Abdelmalek Sellal qui «a fait part de son souhait de limiter la suprématie du secteur public en favorisant les partenariats public-privé, et en appuyant davantage le développement des petites et moyennes entreprises (PME)». L’OGB évoque la loi de finances 2013 qui, précise-t-il, prévoit un certain nombre de mesures visant à renforcer les investissements dans l'économie, la diversification et la croissance des PME. L’OGB qualifie, par ailleurs, d’intéressante la hausse des exportations hors-hydrocarbures, qui ont progressé de plus de 6 % pour s'établir à 2,18 milliards de dollars au total. «Si les mesures prévues dans le budget sont mises en place avec succès, elles devraient permettre de diversifier non seulement l'économie mais aussi les exportations, deux facteurs essentiels au maintien de la croissance algérienne», conclut le cabinet britannique.
Amine Sadek
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