Bac : des candidats armés de couteaux menacent des surveillants
Jamais les épreuves du baccalauréat n’ont été aussi perturbées qu’aujourd’hui. Au troisième jour des examens, des candidats se sont insurgés contre le sujet de philosophie, jugé hors grille des programmes concernés par cet examen. La colère s’est exprimée violemment par endroits. Dans certains centres d’examen de la capitale, des candidats ont carrément recouru à des menaces à l’arme blanche (couteaux) pour obliger les surveillants à fermer les yeux pendant qu’ils trichent. De graves incidents ont été signalés au lycée Okba-Ibn-Nafaâ, au lycée du Caroubier et dans un centre d’examen à Bab Ezzouar. On parle d’une triche massive dans une dizaine de centres d’examen. Des incidents ont été également enregistrés dans d’autres wilayas pour les mêmes raisons. A Oran, des candidats au baccalauréat de deux centres d’examen ont menacé de boycotter les épreuves du troisième jour, avant d’y renoncer. Leur colère a été également motivée par la nature des questions qui portaient sur la partie du programme scolaire non concernée par ces épreuves. Autrement dit, les candidats ont été surpris par ces questions auxquelles ils ne se sont jamais préparés en raison des assurances du ministère qui a fixé le seuil du programme sujet à examen. Ils ont ainsi vivement exprimé leur colère et comptent saisir les instances concernées pour faire valoir leurs droits. En général, quand des candidats ratent une épreuve, ils sont de fait disqualifiés pour le reste et recalés. En plus, il n’y a pas de voies de recours possible dans ce genre de situation. Ces candidats qui ont failli prendre une mesure radicale disent être conscients des conséquences de leur acte. Mais ils estiment qu’il s’agit d’une «dérive grave» du ministère de l’Education qui n’a pas respecté ses engagements. «S’ils ont accepté de passer l’examen, c’est parce que les surveillants leur ont permis de travailler en groupe et de s’entre-aider», affirme une source locale. Autrement dit, ils leur ont permis de tricher. Malgré ces incidents, les épreuves de la matinée ont été toutes validées. L’examen a continué normalement cet après-midi. Des sources contactées au ministère et au niveau des académies minimisent l’ampleur de ces incidents. Elles estiment que rien de grave pouvant altérer ou influer sur le déroulement des épreuves n’a été constaté à travers le pays.
Sonia B.
Comment (13)