Vers une motion de retrait de confiance à Abdelkader Bensalah
Alors qu’Abdelkader Bensalah et ses proches collaborateurs s’attèlent aux préparatifs du congrès du RND, Yahia Guidoum multiplie les rencontres restreintes avec les différents acteurs du mouvement de redressement, a-t-on appris d’une source bien informée. Le chef de file des redresseurs a désormais un seul objectif : en découdre avec celui qui a succédé provisoirement à Ahmed Ouyahia, son ennemi juré. Yahia Guidoum, qui a déjà accusé Bensalah d’avoir gardé dans son équipe tous les anciens collaborateurs et proches d’Ouyahia et de vouloir saboter le RND, manœuvre pour le renverser. Depuis quelques jours, le courant ne passe plus entre les deux hommes. Les réunions préparatoires du congrès ont été boycottées par Guidoum et les autres membres du mouvement de redressement, envoyant ainsi un message plus que clair au staff dirigeant actuel. Fort de son succès rapide face à Ouyahia, Guidoum met à exécution ses menaces. Cette figure de proue du mouvement de redressement veut rééditer l’exploit. Derrière Guidoum, il y a toute une faune de militants avides de pouvoir et qui se disent prêts à tout pour récupérer la direction nationale du RND. Pour lui et ses partisans, la démarche actuelle du bureau technique du RND qui a arrêté son agenda relatif à l'élection de la composante de la commission de préparation de son 4e congrès est «nulle et non avenue». Guidoum exige d’abord que les anciens collaborateurs d’Ouyahia soient mis à l’écart avant d’engager les travaux préparatoires du 4e congrès. Mais son message ne semble pas avoir été bien capté et saisi par Abdelkader Bensalah qui feint d’ignorer l’existence d’une nouvelle fronde au RND. Les redresseurs menacent, de ce fait, d’empêcher la tenue de la session extraordinaire du conseil national prévue le 20 juin prochain. Une session lors de laquelle devrait être approuvée, entre autres, la commission de préparation du congrès. D’après notre source, Yahia Guidoum a déjà préparé une motion de retrait de confiance à Abdelkader Bensalah. Dans un texte prêt, il énumère une dizaine de griefs contre le président du Conseil de la nation qu’il accuse de s’appuyer sur le clan d’Ouyahia pour nourrir «ses ambitions personnelles». La guerre entre les deux hommes est désormais ouverte. La question est de savoir qui aura le dernier mot. La crise est totalement relancée. Plus de cinq mois après la démission d’Ouyahia, son ombre plane toujours sur le RND qui n’arrive pas à retrouver son union pour tenir son 4e congrès et élire un nouveau secrétaire général.
Sonia B.
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