La maladie du président Bouteflika chamboule la visite d’un responsable américain en Algérie
La visite qu’effectuera le 15 juin la sous-secrétaire d'Etat américaine chargée des Affaires politiques, Wendy Sherman, durera plus longtemps que prévu. Cette responsable a dû réaménager à la dernière minute son programme suite à des réunions non prévues avec de hauts responsables algériens, a-t-on appris d’une source sûre. Cette visite était programmée de longue date, bien avant l’hospitalisation en France du président Abdelaziz Bouteflika. Se rendant en Algérie dans un contexte politique particulier, marqué par l’incertitude sur la santé du chef de l'Etat, et par ricochet sur l’avenir politique du pays, la sous-secrétaire d'Etat aura ainsi à prendre la «température» du climat politique national. Ne pouvant assurément pas prolonger longtemps sa visite du fait qu’elle devra dès le 16 juin se rendre dans le cadre d’une tournée régionale en Libye, en Egypte, en Tunisie et au Maroc, Mme Sherman a dû ainsi chambouler son programme et décaler de deux heures sa conférence de presse prévue initialement dimanche à 7h45 pour pouvoir rencontrer tous les hauts responsables du pays. Dans un laconique communiqué rendu public aujourd’hui, l’ambassade des Etats-Unis a souligné que ce léger décalage est dû «à une réunion avec le gouvernement algérien». Mais il est clair qu’au vu de la situation politique dans notre pays et de la place qu’occupe actuellement l’Algérie dans la politique américaine en Afrique, les dirigeants algériens voudraient, selon toute vraisemblance, rassurer leurs «alliés» d’outre-Atlantique sur la stabilité du pays qui n’est pas remise en cause ni menacée par la maladie du président Bouteflika. Dans sa nouvelle doctrine politique pour l’Afrique, l’Administration de Barack Obama compte beaucoup sur l’Algérie, notamment pour maintenir la stabilité en Afrique du Nord et dans la région du Sahel. Par la voix de leur ambassadeur à Alger, Henry S. Ensher, les Etats-Unis ont exprimé par le passé leur reconnaissance à l’Algérie pour «tous les efforts» qu’elle fournit pour assurer la sécurité des citoyens algériens d’abord et des étrangers ensuite, notamment au lendemain de l’attaque terroriste de Tiguentourine. Dans ce cadre, la sous-secrétaire d’Etat s’assurera que l’Etat algérien ne risque pas de vaciller suite à cette longue hospitalisation de son Président.
Sonia B.
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