Pourquoi la révélation des véritables assassins des moines de Tibhirine dérange la droite française
Selon une source sûre proche du dossier de l’affaire de l’assassinat des moines de Tibhirine, la récente sortie du Figaro sur cette question n’est pas étrangère aux difficultés rencontrées par la droite française dans sa compétition politique avec les socialistes au pouvoir. Cette source explique que la stratégie de la droite, aujourd’hui, vise à protéger Juppé et ses services de renseignement. Si la justice française traîne les pieds depuis 1996 et semble aujourd'hui pressée, c'est qu'elle fait tout pour que l'ancien Premier ministre français, toujours en course pour de «hautes fonctions» (entendre la prochaine présidentielle française), ainsi que la DGSE soient épargnés. Ceux qui ont lancé cette nouvelle campagne contre l’Algérie savent que leurs accusations ne mènent nulle part judiciairement. Alors pourquoi Le Figaro a-t-il publié cet article qu’il veut comme un rebondissement dans l’affaire de l’assassinat des moines de Tibhirine ? C’est, explique encore notre source, pour produire un écran de fumée qui sert à protéger la France officielle et ses services. Depuis 1996, Alain Juppé, qui était Premier ministre à l'époque, n'a pas été entendu par un juge sur cette affaire et les tenants du «qui tue qui» persistent à s’en prendre à l'Algérie. Pour notre source, ces gens-là devraient commencer par faire ce qui est à leur portée s'ils veulent être crédibles, donc entendre d’abord les personnalités françaises qui ont un rapport avec l’affaire. Par ailleurs, en servant de vecteur à la thèse du «qui tue qui», le journal proche de la droite veut mettre en difficulté les socialistes sur cette affaire que l’on peut pourtant considérer comme classée après le documentaire de Malik Aït Aoudia et Séverine Labat. Alors que François Hollande tente de rectifier la démarche pour le moins maladroite de Nicolas Sarkozy à l’égard de l’Algérie, l’UMP, à travers Le Figaro, veut à tout prix entretenir la tension et pense qu’il n’y a rien de mieux que le «qui tue qui» pour y parvenir. Le Figaro est connu pour ses sentiments anti-algériens et il n’est pas surprenant qu’il se fasse la caisse de résonance de personnalités politiques françaises moins intéressées, pour ne pas dire indifférentes, à connaître la vérité sur l’affaire des moines de Tibhirine, qu’à essayer de créer des problèmes à notre pays. Le contexte national et régional serait, à leurs yeux, favorable à une campagne de déstabilisation.
Karim Bouali
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