Une ONG [trop] intéressée par le chômage en Algérie
Tout intéresse la Fondation Friedrich Ebert en Algérie. De l’emploi à la formation en passant par la promotion de la citoyenneté, rien ne semble échapper à cette ONG internationale qui a ouvert son bureau à Alger en 2002. Créée en 1925 selon les dernières volontés politiques du premier président allemand élu démocratiquement, Friedrich Ebert, cette ONG s’attèle depuis quelques jours à l’organisation d’un grand colloque sur l’emploi des jeunes. Un thème à la fois délicat et sensible. Ce colloque intervient après une série de formations de syndicalistes à l’art et aux techniques de la mobilisation. La Fondation cible, cette fois-ci, les chômeurs. Particulièrement ceux du Sud. Elle invite ainsi les universitaires et experts algériens comme étrangers à venir participer à un colloque sur «l'emploi des jeunes et la communication en Algérie» qui se tiendra à la prochaine rentrée sociale, du 25 au 26 septembre. Pour la Fondation, ce sujet est d’actualité en ce sens que «l’Algérie se trouve confrontée aux manifestations publiques liées au chômage». Inquiète pour notre pays ? Pas si sûr. «Ce sujet soulève, explique-t-on dans la présentation du colloque, des questions qui méritent toute notre attention car cette problématique préoccupe notre société au plus haut point, vu le fort taux de chômage au niveau des jeunes. Il suffit de comptabiliser les émeutes liées au chômage pour comprendre la réalité des jeunes. Une large part de jeunes citoyens algériens sont actuellement confinés dans des activités informelles faute de formation ou sans emploi. Il en est de même pour les jeunes diplômés pour qui les emplois proposés sont souvent précaires. Il s’agit d’un souci réel au niveau national.» La Fondation Friedrich Ebert dit vouloir, à travers ce colloque, «dégager des stratégies pour la mise en œuvre d’actions concrètes à la mesure des défis à relever pour réduire le chômage et la pauvreté». Pour ce faire, elle s’intéresse de près aux dispositifs d’aide publique tels que l’Anem, l’Ansej, l’Anjem et l’ADS. Bref, à tous les dispositifs de soutien à l’emploi. La rencontre sur l’emploi des jeunes est, souligne la Fondation allemande, une invitation à réfléchir aux problèmes de l’emploi en Algérie à travers les questionnements qui interrogent les pouvoirs publics, les universitaires et le secteur économique, et doit permettre de nous donner un état des lieux de la situation, de partager leurs idées et nous faire part de leurs analyses. Il faut souligner que cette Fondation a eu des difficultés et des problèmes dans certains pays qui n’ont pas apprécié son traitement des questions internes. La Fondation qui dit travailler en Algérie depuis une décennie pour le renforcement de la démocratie, la consolidation de l’Etat de droit et la promotion du dialogue entre les différents acteurs de la société, a-t-elle des solutions pour réduire le chômage dans notre pays ? Si c’est le cas, pourquoi cette ONG fortement implantée en Europe ne contribue-t-elle pas aux efforts des Etats de l’Union européenne à inverser la courbe croissante du chômage ? La question reste entière. Cela, tout en sachant que la Fondation Friedrich Ebert ne s’est pas encore conformée à la nouvelle loi sur les associations.
Sonia B.
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