Affaire «Sonatrach 1» : l’instruction révèle la présence d’un véritable réseau international
L'instruction en cours dans l'affaire «Sonatrach 1» a révélé l'existence d'un «véritable réseau international de corruption dont les ramifications s'étendent à tous les continents», a déclaré, mardi, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Mohamed Charfi. Intervenant devant les députés de l'Assemblée populaire nationale (APN) à l'issue de l'adoption du projet de loi organisant la profession d'avocat, le ministre a indiqué que l'instruction a révélé l'existence d'un réseau international qui couvre tous les continents et dont le but «est d'absorber la substance de la Sonatrach à travers des mécanismes financiers complexes visant à couvrir les crimes commis». M. Charfi a souligné à cette occasion que «l'Algérie avait procédé à un échange de commissions rogatoires avec des autorités judiciaires françaises, suisses et italiennes», précisant que cela avait permis de découvrir «des faits ne concernant pas l'affaire Sonatrach 1 mais pouvant être qualifiés de corruption et de blanchiment d'argent». Il a précisé dans le même contexte que les résultats des trois commissions rogatoires «ont permis de rassembler des éléments suffisants pour l'ouverture d'une enquête indépendante», estimant que le noyau de ce réseau se rétrécit «de jour en jour grâce à la coopération des magistrats des pays informés par la justice algérienne». Concernant les parties impliquées dans cette affaire, le ministre a indiqué que «certaines personnes sont sous mandat de dépôt alors que d'autres sont sous contrôle judiciaire», ajoutant que «des fonds déposés dans des comptes domiciliés à l'étranger font actuellement l'objet de mesures en vue de leur récupération». A une question sur l'affaire «Sonatrach 2», M. Charfi a rassuré que «dans le cadre du respect de la loi, la justice avance lentement mais sûrement pour resserrer l'étau autour de la pieuvre dont les tentacules sont désormais apparentes». Toujours concernant l'affaire «Sonatrach 2», M. Charfi a déclaré à la presse en marge de la session de l'APN que «90% de ceux qui y sont impliqués sont désormais connus», ajoutant que «certains sont entre les mains de la justice alors que d'autres font l'objet d'avis de recherche international».
R. N.
Comment (10)