Viens vivre avec nous, sinon, ferme-la ! (*)
Boualem Sansal a écrit un texte sur l'International Herald Tribune, texte repris par Le Monde du 13 juillet 2013. Quelle aubaine, ce n'est pas n'importe qui qui accède à ces journaux. Voilà que ce texte circule sur le web. Ouach ? Sansal arjaâ rab ? Tu es minable et sans envergure au sens de la rejla. Tu devrais mieux te contenir à écrire des romans au lieu de te lancer dans des considérations politiques qui te dépassent, en plus invérifiables autant par toi que par nous. A moins que tu pointes aux officines ou chez Enrico Macias, un autre embobineur chez qui certains artistes algériens vont faire une ziara sous couvert de malouf. Quel Algérien ne sait pas que nous avons des problèmes, que nos institutions boitent, que la justice n'est pas efficace ou sous les ordres et que le doute s'installe ? Pourquoi ce tollé sur la corruption sans cesse rabâchée alors qu'il n'existe aucun tollé pour la combattre ? Qu’est-ce ces répétitions sur les généraux alors que la plupart sont décédés et que la nouvelle génération de colonels et de généraux sortent tous de l'Enita ou de Cherchell en plus qu'ils sont tous nés après 1970 ! Vis ton époque, celle d'aujourd'hui au lieu de nous chanter la même antienne. Aide-nous, ya si Boualem Sansal, à régler nos problèmes au lieu de t’atteler à toujours nous insulter de Paris. Mimouni, notre ami commun, n'aurait pas agi comme toi. C’est un f’hel ! Ou étais-tu avant, pendant et après les années du terrorisme. Qu'as-tu fais d'utile pour ce pays hormis percevoir ton salaire de directeur ? Laisse tomber les généraux, le DRS, Mediène, Saïd Bouteflika, ça te dépasse et tu n'as aucun élément crédible à nous fournir, ce qui crée la suspicion et la confusion. Viens vivre avec ton peuple pour lui donner de l'instruction et de la culture, toi qui est écrivain. C'est ce qu'ont fait Feraoun, Mammeri, Boudjedra, et que font Maissa Bey, Mohamed Sari et d'autres écrivains vivant avec leur peuple. Viens dans mon association, rue Driss Hamidouche, dans La Casbah, pour aider les pauvres et les attardés. C'est le rôle d'un homme de culture d'aider les autres au lieu de leur taper dessus à coup d'hypothèses. Quel Algérien également ne sait pas que notre pays est en danger avec ce qui se passe à nos frontières et elles sont immenses ? Quel Algérien ne sent-il pas qu'il se concocte quelque chose venant des Américains et des Occidentaux – surtout de la part de la France qui nous connaît bien – pour nous déstabiliser afin que nous rentrions dans le rang pour le «grand projet du Moyen-Orient/Maghreb islamique». Les Occidentaux tiennent à ce projet parce qu'il y va de leur survie à eux pour les 50 ans à venir. Nous les «sous-dév», on est habitués à la faim, on s'adapte, et avec le soleil et la sardine on s'en sortira toujours. Mais eux, les Occidentaux, ne peuvent maintenir leur niveau de vie dans un consumérisme effréné et dans un développement sans fin avec de surcroît la perte de la foi : ils ne croient ni en Dieu ni en la nature. Leurs dieux, ce sont le dollar, l'euro et les vacances ! Kadhafi n'a pas été assassiné pour rien, lui qui voulait instituer une monnaie africaine et un satellite africain pour sortir de la dépendance occidentale qui sera pour longtemps encore machiavélique et impérialiste (les manipulations de BHL et Fabius en Syrie). Au détriment de son peuple, Kadhafi a mis tout l'argent de la Libye pour libérer l'Afrique. Il faut s'en débarrasser, on le tue. Aujourd'hui, tout le monde reconnaît que l'affaire de l'Irak et de la Libye sont des coups montés au même titre que les événements de Syrie et d'Egypte. Cela ne disculpe pas le comportement de leurs dirigeants. Et la prochaine proie ça sera l'Algérie, c'est inscrit dans leurs plans. C'est de cela qu'il convient de parler, toi qui veut monter sur la scène.
Notre président est malade, un point c'est tout. Qu'il se soigne à Paris, c'est son problème. Personnellement, je ne suis pas d'accord que notre président aille se soigner à Paris ou ailleurs, mais je n'en fais pas une tempête. L'Algérie est stable (visiblement) et ses institutions ont fonctionné avec ou sans président. C'est cela qui importe et de cela dont il faut parler : «Miracle, l'Algérie fonctionne sans président», ce qui prouve que les institutions ont tenu. N'est-ce pas là un bon exemple d'un pays stable alors que ça bouge de partout, que ça gronde en Tunisie, au Mali, au Niger. Avec le Maroc ça ne sera jamais réglé car tel est le bon vouloir des Occidentaux. Mais il n'y aura jamais de guerre entre les deux pays pour la simple raison que nous sommes un seul peuple depuis les Lebous et bien avant le voyage d'Hannon au VIIIe siècle avant J.-C. Voilà de quoi il faudrait parler. Mais ayant trop tété à la mamelle de la littérature coloniale, ton esprit est embué par les métastases de la colonisation dont parle Frantz Fanon. De notre avenir, de notre jeunesse dynamique et entreprenante, de notre beau et immense pays convoité, de nos problèmes économiques tu n'en parles pas. Tu te confines à la maladie d'un homme, dut-il être roi ou de Saïd Bouteflika qui «paraît-il, réside à l'hôtel St-Georges à Paris». On s'en fout.
De la part de Boualem Sansal, on aurait souhaité une argumentation plus solide sur l’Algérie et ses institutions, et aussi sur les Algériens au lieu de rester figé sur un homme, le président et sur l'éternel DRS. Boualem Sansal, sait-il que personne ne le lit en Algérie et que les Algériens s'en foutent de ce qu'il puisse dire ou écrire puisqu'ils le vivent au quotidien, eux ! Ils savent ce qui se passe et sages qu'ils sont, ils ne veulent pas mettre en danger un pays déjà fragile. C'est cela maturité politique. Les Algériens sont patients, réalistes et sauront agir le moment venu. Pas dans le désordre que tu veux leur imposer mais dans l'intelligence et par le respect des institutions et des lois. C'est leur intérêt. Ton texte, ya si Boualem, est absurde, inconsistant et d'une pauvreté intellectuelle qui montre que tu es complètement détaché du pays. Dénigrer ton pays c'est ton gagne-pain dans le champ littéraire parisien. En plus, tu es d'un ego aussi gros que le baobab sous lequel tu n'as pas la chance d'être abrité jusqu'au jour où tu seras foutu à la porte par tes commanditaires – s'ils existent, ne serait-ce que dans les bars – qui t'imposeront un positionnement : insulter l'Algérie à travers son président, ou le DRS ou le pétrole ou n'importe quoi. Pourvu que tu insultes l'Algérie ! Tes pages sont tortueuses, inconsistantes, insultantes, surtout pour quelqu'un qui a été directeur dans un grand ministère et qui a participé à la construction de l'Algérie (les deux plans quadriennaux et la suite). Je t’ai connu lors de certaines réunions dans les années 1970 : minable, sans opinion, toujours en retrait, incapable de décision ou de mener des hommes. Pour terminer : ras-le-bol de tous ces gens qui résident à l'étranger avec la double nationalité et qui dénigrent l'Algérie qui n'est plus leur pays. Si tu veux parler ou écrire viens ici, petit ! Viens vivre avec nous où tu peux dire ce que tu veux, sinon, boucle-la !
Abderrahamane Zakad, urbaniste
(*) Le titre est de la rédaction
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