Fatwas venues de l’étranger : Ghlamallah appelle à la prudence
Le ministre des Affaires religieuses ne cache plus son inquiétude quant à la prolifération de fatwas importées essentiellement des pays du Moyen-Orient. Se réveillant d’un long sommeil qui aura duré plus d’une décennie, Bouabdallah Ghlamallah invite les Algériens à faire preuve de prudence, à rejeter toute fatwa étrangère et ne tenir compte que «des référents religieux algériens». Le ministre estime qu’il est temps de barrer la route à ces prédicateurs étrangers qui tentent de véhiculer leur «message religieux» et le faire enraciner dans la société. Relevant que les Algériens sont de «grands consommateurs» de fatwas d’exégètes basés au Moyen-Orient, un fait connu de tous, Ghlamallah craint que «le recours à des sources étrangères pourrait ne pas servir le citoyen algérien». Notre «exégète national» conseille ainsi aux Algériens de s’adresser exclusivement aux imams algériens pour des «fatwas sur leurs préoccupations». Le ministre a souligné que les «solutions préconisées par les muftis étrangers ne sont pas valables pour tous» et que la fatwa «saine» est celle que l’on obtient auprès de l’imam de sa région. Ce qu’il semble oublier, c’est le fait qu’il y ait des imams algériens, formatés dans les pays du Golfe (Arabie Saoudite et Qatar), qui prêchent et véhiculent un discours religieux qui n’a rien à voir avec notre islam et notre culture. Ces imams sévissent au grand jour dans nos mosquées, défiant la République sans qu’ils soient inquiétés. Il ne suffit pas de faire le constat que tout le monde connaît. Ce qui est attendu d’un département ministériel, c’est d’agir et de mettre fin à des dépassements dangereux de gens malintentionnés qui cherchent à pervertir les Algériens, du moins les plus vulnérables.
Sonia Baker
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