Affaire du pédophile gracié : Mohammed VI s’en lave les mains
Réagissant à la vague de protestation qui a secoué son pays depuis l’annonce de cette grâce accordée à un pédophile espagnol condamné à trente ans de prison ferme pour avoir violé 11 enfants marocains, le roi Mohamed VI exprime son regret, mais tout en s’en lavant les mains, et en rejettant la responsabilité sur d’autres sphères de décision. Dans un communiqué rendu public samedi en fin soirée, le cabinet royal indique que le roi «n'a jamais été informé, de quelque manière que ce soit et à aucun moment, de la gravité des crimes abjects pour lesquels l'intéressé a été condamné commis par le pédophile. » Le communiqué ajoute que «le Souverain n'aurait consenti à ce que Daniel Galvan Fina puisse arrêter de purger sa peine, au regard de l'atrocité des crimes monstrueux dont il a été reconnu coupable. » Le roi a non seulement ordonné une révision urgente de cette décision, qui doit logiquement aboutir à sa remise en détention -si le concerné n'est pas déjà hors de sfrontières-, en qualifiant la libération du pédophile espagnol de «regrettable», mais il exige une enquête pour identifier le ou les responsables de cette négligence «afin de prendre les sanctions nécessaires». Mieux, il donne des instructions au ministre de la Justice afin de proposer des mesures «de nature à verrouiller les conditions d'octroi de la grâce à ses différentes étapes». Il est clair que des bouc émissaires seront sacrifiés, pour sauver l'honneur du roi.
Lina S.
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