Des visas Schengen contre le soutien des Algériens à une intervention militaire occidentale en Syrie ?
L’information relative aux facilitations des procédures d’obtention des visas pour la France, parue dans un journal arabophone aujourd’hui, suscite plusieurs interrogations. Non que ce soit un scoop, mais parce que l’article intervient dans le contexte de la crise syrienne qui risque de faire basculer toute la planète dans un conflit généralisé. Dans l’édition d’aujourd’hui d’Echorouk (pour ne pas le nommer), on apprend que le consulat de France aurait décidé de réduire le délai de récupération du sésame à cinq jours seulement et que des visas de cinq ans seraient établis à certains ressortissants algériens qui devront répondre à des critères précis. Le journal dit se référer à une «source autorisée» au sein du consulat de France à Alger. Cette information peut paraître anodine, mais sa diffusion au moment où la France officielle subit revers sur revers dans ses tentatives effrénées de pousser à une intervention militaire en Syrie n’est pas fortuite. D’abord, parce que l’ambassade de France à Alger n’a pas l’habitude de communiquer en catimini sur les questions relatives à la délivrance des visas. Les mesures relatives à ce dossier sont normalement rendues publiques à travers des communiqués officiels et relayés par toute la presse algérienne. Ensuite, le choix d’Echorouk, organe central des Frères musulmans, confirme qu’il y a tentative de manipulation de l’opinion publique algérienne à travers ce média dont l’acharnement contre l’armée et le soutien indéfectible aux islamistes en Egypte et en Syrie sont de plus en plus avérés. Qui, au consulat de France à Alger, a décidé de prendre attache avec cet outil de propagande pour acheter la conscience des Algériens en leur promettant des visas en cinq jours ? Pourquoi cette source a-t-elle jeté son dévolu sur ce journal et pas un autre ? La réponse est sans doute à chercher du côté d’une autre officine étrangère à Alger, celle du Qatar où, murmure-t-on au sein de la corporation, des responsables d’Echorouk se font briefer régulièrement. Or, le Qatar et la France sont intimement liés par des accords d’intérêts communs initiés par Nicolas Sarkozy et Khalifa Ben Hamad Al-Thani et studieusement appliqués par le socialiste François Hollande et l’émir Tamim successeur de son père.
M. Aït Amara
Comment (37)