Le RCD exige la destitution de Bouteflika
Le RCD vient de clôturer la réunion de son 5e conseil national ordinaire, organisée au club du Moudjahid à Alger. Dans son discours d’ouverture, le président du parti, Mohcine Belabbas, est longuement revenu sur les derniers remaniements ministériels et sécuritaires, considérant qu’ils sont «loin de refléter une prise de conscience chez les décideurs sur les dangers qui guettent le pays ; ils consacrent l’institutionnalisation de la médiocrité et du pillage, confirmant qu’il est vain d’attendre qu'une solution vienne de l'intérieur d’un régime liberticide». Commentant les dernières mesures prises par le chef de l’Etat au niveau des services de sécurité, le leader du RCD estime qu’elles «auraient pu, dans l’absolu, constituer une opération annonçant la construction d’un Etat de droit s’il n’y avait, en même temps, une offensive mettant le pays sous la botte d’une secte». «Ce démembrement, insiste-t-il, est rattrapé par une colonisation tribale du gouvernement, ce qui le vide de toute prétention républicaine». Tombant à bras raccourcis sur Bouteflika, «un homme, dit-il, qui cumule les pouvoirs d’un chef d’Etat d’un régime présidentiel, ceux d’un chef du gouvernement d’un système parlementaire et, enfin, ceux d’un autocrate militaire», Belabbas exige l’application de l’article 88 de la Constitution pour le destituer, au vu de son état de santé qui ne lui permet plus d’assumer ses fonctions. Rappelons que le RCD a mis en avant cette exigence bien avant l’hospitalisation du président de la République en France, fin avril dernier. Au plan économique, Le RCD essaie d’innover en revendiquant une «décentralisation fiscale, condition nécessaire à une démocratie de proximité».
Karim Bouali
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