Une contre-alliance face au forcing du pouvoir
L’ancien chef de gouvernement et candidat à l'élection présidentielle d’avril 2014, Ahmed Benbitour, a été reçu aujourd’hui lundi, au siège du RCD à Alger, par le président du parti, Mohcine Bellabas, assisté de trois secrétaires nationaux, indique un communiqué du parti sur son site internet. Lors de ces entretiens, Benbitour a suggéré l’établissement d’un code d’honneur pour les candidats à la présidentielle et réitéré son appel à un rassemblement des acteurs politiques autour d’un projet de sortie de crise. Selon le communiqué, les deux parties ont convenu d’élargir les contacts à d’autres acteurs politiques et sociaux «en vue de rapprocher les points de vue sur les solutions à adopter pour une sortie de la crise dans laquelle se débat le pays». Cette initiative s’inscrit dans le cadre des démarches dictées par l’urgence de constituer une contre-alliance autour des partis et des personnalités de l’opposition, pour tenter de faire contrepoids à la nouvelle alliance présidentielle qui est en train de se tisser autour du néo-FLN, dirigé par Amar Saïdani. Prise au dépourvu face au forcing du pouvoir qui a réussi, en quelques mois, à reconfigurer le paysage politique, dans les conditions qui lui semblent favorables, et à baliser le terrain aux formations qui lui sont loyales, l’opposition cherche à résister et à s’organiser. Sans assise partisane, Ahmed Benbitour est en quête d’un soutien plus large pour préparer l’échéance de 2014. Il a déjà lancé avec le parti de Sofiane Djilali un «front contre un quatrième mandat pour le président Bouteflika». Plus offensif, le MSP vient de lancer une initiative d’alliance ayant pour ambition de présenter un candidat unique de l’opposition à la prochaine présidentielle. Le parti islamiste s’est rapproché des anciens dirigeants du FIS dissous, et même des partis «démocrates» tels que le FFS et le RCD. Mais rien de concret pour l’instant.
R. Mahmoudi
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