Belayat : «Si Bouteflika se représente, je le soutiendrai»
Abderrahmane Belayat n’a pas la langue dans la poche. Lors de son passage aujourd’hui au forum de Liberté, le désormais ex-coordinateur du bureau politique du FLN a dénoncé, une fois de plus, la «mainmise» du pouvoir de l’argent sur ce parti historique. Pour lui, l’intronisation d’Amar Saïdani à la tête du parti est un signe fort de la déliquescence du FLN qui s’embourbe dans «l’affairisme et le clientélisme». Jamais, selon lui, le parti n’a été aussi fragile qu’aujourd’hui. Se voulant légaliste, Abderrahmane Belayat espère encore que le recours déposé auprès du Conseil d’Etat pour invalider la session extraordinaire tenue à la fin du mois d’août dernier va aboutir. Il estime que le Conseil d’Etat, qui a déjà déclaré illégale cette session, ne pourrait pas se déjuger. Sinon, c’est toute la crédibilité de la justice qui en prendra un coup. Belayat persiste et signe que cette session a été convoquée «indûment» et que l’un de ceux qui ont tout orchestré n’a même pas la qualité de membre du comité central. Profondément blessé par ce douloureux épisode de la crise du FLN, il affirme que le parti est bien divisé et qu’il risque de subir une fin plus humiliante que celle d’aller au musée. Il estime que le FLN n’a pas à s’allier avec d’autres petites formations politiques, descendant en flammes le projet d’Amar Saïdani de créer une nouvelle alliance présidentielle avec le parti d’Amar Ghoul et celui d’Amara Benyounès. Belayat refuse de lier le parachutage de Saïdani à la tête du FLN aux prochaines échéances électorales. Il assure qu’il n’y a aucun courant au sein du parti qui est opposé à un autre mandat pour Bouteflika. «S’il veut se représenter, je le soutiendrai», affirme-t-il. Il souligne néanmoins que la situation régionale est telle que «l’Algérie a besoin de décisions fortes et d’un président fort». Belayat ne juge pas nécessaire que le président Bouteflika soit présent sur le terrain, considérant que tout va bien» au sommet de l’Etat et que le pays fonctionne normalement. S’il n’a pas épargné Amar Saïdani, Belayat le rejoint sur certains points, notamment les «dangers» qui guettent l’Algérie qui fait l’objet de «convoitises étrangères».
Sonia B.
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