Film sur l’Emir Abdelkader : la Fondation éponyme réclame un droit de regard sur le scénario
Le projet de film sur l’Emir Abdelkader revient sur la scène médiatique. Objet d’une vive polémique et de critique notamment par rapport à son financement, ce projet ne pourrait pas voir le jour sans l’aval de la Fondation éponyme. C’est du moins ce qu’a laissé entendre aujourd’hui son président, Mohamed Lamine Boutaleb, lors de son passage au forum d’El Moudjahid. Boutaleb reconnaît que dans le cinéma il y a toujours de la fiction. Mais «si l’on veut faire un film sur l’Emir Abdelkader, on doit rester fidèle à son parcours, à ses réalisations et à ses qualités humaines». Le président de la Fondation de l’Emir réclame ainsi un «droit de regard» et estime plus que nécessaire de tenir compte de son avis sur le scénario du film dédié à cette personnalité historique considérée comme le fondateur de l’Etat algérien moderne. Pour Boutaleb, la Fondation est «la première concernée par l’histoire et les archives de cette personnalité historique. Le scénario du film sur l’Emir Abdelkader, écrit par Zaim Khenchlaoui, «doit non seulement mettre en exergue l’homme combattant, mais aussi l’écrivain, le penseur, le philosophe et l’homme d’État chevronné, fondateur de l’Etat moderne durant la résistance algérienne contre le colonialisme français», soutient-il, affirmant que «cette personnalité historique arabo-musulmane d’exception exige du peuple et des autorités suprêmes du pays de préserver son image, étant un legs national». Il appelle par là même le réalisateur de ce film à choisir «un comédien arabe et musulman pour incarner l’Emir dans ce film». Le coût de la production du film sera supporté par le ministère algérien de la Culture, l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC) et Cinema Libre Studio, un studio américain dirigé par le célèbre Philippe Diaz. La réalisation du film a été confiée à l’Américain Charles Burnett, auteur de plusieurs films dont Namibia avec Dany Glover. De nombreux Algériens n’ont pas compris pourquoi ce film, qui fait référence à «un monument de l’histoire de l’Algérie», a été confié à des étrangers avec ce que cela implique comme risques de dénaturation des faits.
Sonia B.
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