Le FMI évoque un affaiblissement de la position extérieure de l’Algérie
La position extérieure de l'Algérie en 2013 a commencé à donner des signes d'affaiblissement, selon une évaluation du FMI ciblant les résultats économiques de l’Algérie. Notre pays fait face depuis quelques mois, en effet, à une baisse de ses exportations en hydrocarbures à cause, notamment, du fléchissement des prix sur le marché mondial, alors que les importations et les dépenses publiques ne cessent de grimper. Un déséquilibre relevé donc par l’institution internationale dont une mission d’évaluation est à Alger depuis deux semaines. Le FMI note que «la production d'hydrocarbures continue de fléchir tandis que la consommation intérieure croît rapidement, ce qui pèse sur les exportations», et prévoit notamment que «l'excédent des transactions courantes devrait baisser à 1,1% du PIB en raison de la diminution des exportations d'hydrocarbures et du dynamisme des importations». Le chef de la mission, Zeidane Zeine, qui s’exprimait lors d’une conférence de presse organisée aujourd’hui à Alger, nuance cependant ses critiques en relevant que, malgré les signes de faiblesse qu’elle donne ces derniers temps, la position de l’Algérie «demeure solide». Parmi les points positifs enregistrés en 2013, l'expert du FMI cite, par ailleurs, dans une déclaration rendue publique au terme de sa visite «la consolidation budgétaire et une politique monétaire prudente», qui a permis notamment la baisse sensible de l’inflation qui atteint les 4,5% en octobre, en nette amélioration par rapport au taux record de 8,9% enregistré l'an dernier. La mission du FMI salue la consolidation budgétaire qui devrait aboutir à un budget équilibré pour 2013, après le déficit de 2012 mais elle fait toutefois part de ses craintes quant à la viabilité à long terme des finances publiques. «La consolidation budgétaire doit se poursuivre et viser à renforcer les recettes hors hydrocarbures, à maîtriser les dépenses courantes et à maintenir l'investissement public, lequel revêt une importance cruciale pour la croissance», a-t-il préconisé. «L'adoption d'une règle budgétaire incluant un prix moyen du pétrole rétrospectif et établissant un plancher au solde structurel pourrait aider l'Algérie à gérer la volatilité des recettes pétrolières imputables à la fluctuation des cours des matières premières, à imposer une discipline de dépenses et à préserver la viabilité à long terme des finances publiques», a-t-il encore suggéré. La mission du FMI dirigée par Zeine Zeidane a effectué une visite en Algérie pour mener des discussions dans le cadre des consultations annuelles au titre de l'article IV des statuts du Fonds. Ces consultations se concluront avec l'élaboration d'un rapport qui sera soumis à l'examen du conseil d'administration du FMI en janvier 2014.
Meriem Sassi
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