Nouvelle polémique autour du voile islamique en France
L’ancienne ministre française du Logement et de la Ville, et ancienne présidente du Parti chrétien-démocrate, Christine Boutin, est apparue voilée lors d’une interview accordée à la télévision iranienne Press TV. Passée inaperçue au moment de sa diffusion, le 12 novembre dernier, l’interview reprise par la chaîne française BFM TV est depuis quelques jours au centre d’un débat virulent qui fait ressurgir les tendances islamophobes en France. Contactée par BFM TV pour s’expliquer sur le port de voile en Iran, Mme Boutin a estimé qu’elle devait le faire en signe de respect des traditions iraniennes. Loin d’être sur la défensive, elle a préféré attaquer ses pourfendeurs en se demandant pourquoi BFM TV a été choquée par une ex-ministre qui porte le voile en Iran et pas par le président de la République François Hollande qui portait une kippa en Israël ? «Quand M. Hollande va en Israël, il met une kippa et cela ne choque personne.» Cette manière de remettre les choses dans leur contexte a ravivé les instincts anti-islam et fait réagir les défenseurs d’Israël. Pour le site d’informations le monde juif.info, «comparaison n’est pas raison. Le chef de l’État français n’a porté la kippa que pour honorer au Mémorial de Yad Vashem, à Jérusalem, les six millions de victimes juives de la Shoah, et au cimetière de Givat Shaul pour honorer la mémoire des quatre victimes juives de Mohamed Merah. Il ne s’est pas adressé à la Knesset, le Parlement israélien, avec une kippa sur la tête». La référence à l’affaire Merah n’est pas anodine, les juifs s’étant toujours posés en victimes éternelles. Au cours de l’interview, Christine Boutin a également mis le feu aux poudres en vantant la tolérance constatée lors de son voyage en Iran, un pays où il y a des croix et des églises et où les chrétiens sont au Parlement. «En Iran, il y a une démocratie qui tient compte des minorités», a-t-elle notamment déclaré comme pour faire un parallèle avec la situation en France, ce qui a fini par déclencher une campagne médiatique qui ne semble pas près de s’arrêter.
Meriem Sassi
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