Vers le retour de Belkhadem à la tête du FLN ?
Des députés et des membres du comité central cherchent à faire revenir Abdelaziz Belkhadem à la tête du FLN, dix mois après sa destitution, a-t-on appris d’une source sûre. Cette volonté de faire revenir celui qu’on a fait sortir par la petite porte, ajoute notre source, est due aux «agissements et à la gestion chaotique» d’Amar Saïdani, «devenu, par un coup de force, secrétaire général du parti le 29 août dernier». Sa gestion est en effet fortement critiquée par une bonne partie des membres du comité central et d’autres cadres à tous les niveaux. Le mécontentement gagne son propre camp. Des anciens proches de Belkhadem, qui l’ont soutenu jusqu’au bout, s’activent ainsi au sein des différentes instances du parti afin de tenter de convaincre la majorité des cadres et surtout des membres du comité central de l’idée de faire appel, de nouveau, à Belkhadem afin de «laver l’affront» et d’arrêter ce qu’ils qualifient de «massacre politique» dont est responsable Amar Saïdani. Pour eux, le FLN ne pourra pas continuer à être dirigé par un homme qui ne fait qu’accentuer les divisions et surtout s’attaquer aux fondements de la République et aux institutions les plus sensibles de l’Etat. Les griefs contre cet ancien président de l’APN sont nombreux et ont la particularité d’être partagés par l’ensemble des contestataires dont les rangs, bien qu’encore dispersés, ne cessent de grossir. Etant toujours militant et membre du comité central, Belkhadem garde théoriquement toutes ses chances de revenir à la tête de la direction de l’ex-parti unique. Une question mérite d’être posée : ces voix qui réclament le retour de Belkhadem sont-elles suffisamment représentatives pour pouvoir convaincre la majorité des membres du comité central d’accepter son retour ? D’un autre côté, Belkhadem a-t-il envie de reprendre les rênes du parti après avoir été éjecté par voie électorale ? Ce serait pour lui une belle revanche. Une chose est sûre : Abdelaziz Belkhadem a été le premier à critiquer les choix d’Amar Saïdani notamment en ce qui concerne la composante du bureau politique qui a semé la discorde au sein de son propre camp. Que Belkhadem revienne ou pas, Amar Saïdani se trouve de plus en plus fragilisé et décrié. Arrivera-t-il à inverser la courbe ? Difficile de le dire pour le moment, tant la nouvelle bataille ne fait que commencer. La carte maîtresse qu’il joue pleinement reste celle de son soutien «indéfectible» au président de la République dans sa probable quête d’un quatrième mandat.
Sonia B.
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