Présidentielle : le corps électoral sera bientôt convoqué
Le président Bouteflika s’apprête à convoquer le corps électoral pour la présidentielle d’avril 2014. Cette annonce devrait intervenir dès le mois de janvier prochain, indiquent des sources informées à Algeriepatriotique. Le branle-bas de combat pour cette échéance qui fait couler beaucoup d’encre a déjà commencé dans les états-majors des personnalités qui comptent briguer la magistrature suprême. Mais les regards restent rivés sur le président sortant qui n’a pas encore décidé de son sort, bien que plusieurs partis et ministres, dont la survie dépend du maintien du système actuel en place, se soient faits les porte-parole de Bouteflika à qui ils préconisent un quatrième mandat, sans que lui-même ait fait part de son intention de rempiler. Nos sources soulignent que la convocation du corps électoral «signifie, évidemment, qu’il n’y aura pas de révision de la Constitution» et que les différentes hypothèses avancées par certains milieux et les médias sur un possible prolongement de deux années du mandat du président en exercice, pour permettre une «transition tranquille» en l’absence d’institutions fortes, relèvent de la pure supputation. Braqués sur la décision du président Bouteflika, les regards des observateurs de la scène politique nationale, médias nationaux et internationaux et classe politique, ont été détournés de l’enjeu réel de l’échéance d’avril 2014, c’est-à-dire du travail titanesque qui attend le successeur du chef de l’Etat dans le cas – fort probable – où celui-ci décidait de prendre sa retraite. Plusieurs candidats ont d’ores et déjà fait part de leur intention de se présenter à cette élection, tandis que l’ancien directeur de campagne de Bouteflika, Ali Benflis, préfère prolonger le suspense en faisant précéder son annonce de candidature par des «appels de la société civile en Algérie et à l’étranger». Des sources proches de celui-ci affirment que le candidat malheureux à la présidentielle de 2004 devrait se prononcer publiquement soit à la fin de l’année en cours, soit au début du mois de janvier. D’ici là, les tractations au sommet de l’Etat auront abouti à un consensus pour éviter au pays toute dérive qui découlerait des quinze années de règne sans partage de Bouteflika, lequel laisserait un pays en bonne santé financière, mais dont les institutions sclérosées donneront du fil à retordre à son successeur qui devra revoir, de fond en comble, le système ultra-présidentiel dont il aura hérité. Tout porte à croire, prédisent nos sources, que le prochain président «ouvrira le jeu» en rééquilibrant les pouvoirs détenus quasi exclusivement par l’Exécutif sous Bouteflika, et en tournant la page de l’équilibrisme régional et politique excessif et maladroit auquel s’adonne le pouvoir actuel depuis qu’il tient les rênes du pays ; un équilibrisme qui a banni les compétences et porté les médiocres au pouvoir. A quelques exceptions près.
M. Aït Amara
Comment (12)