Retraite des fonctionnaires : les administrations rappelées à l’ordre
Un rappel vient d’être adressé aux administrations publiques afin d’appliquer l’instruction de mise à la retraite des fonctionnaires ayant dépassé l’âge légal de fin de carrière fixé à soixante ans. Dans une toute récente correspondance adressée notamment aux ministères, l’obligation de mettre à la retraite les fonctionnaires concernés est une nouvelle fois exprimée. La décision n’est pas nouvelle, elle a été maintes fois réitérée depuis plusieurs années dans nombre de textes réglementaires, mais son application est rarement effective au sein des administrations qui comptent, toutes, un grand nombre de personnels ayant largement consommé ses années légales de fonction. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait notamment signé au mois de septembre un arrêté ministériel dans lequel il ordonnait à tous les départements ministériels de se séparer des personnes de plus de 60 ans. L’arrêté exclut cependant les fonctionnaires jugés indispensables étant donné leur expérience et leur apport dans la gestion de l’administration, et ceux opérant dans des postes sensibles. La mesure réitérée cette semaine a pour objectif de donner l’occasion aux jeunes de se faire une place au sein de l’administration et de favoriser de nouveaux recrutements pour endiguer le chômage des universitaires notamment. Il semble pourtant que les administrations fassent de la résistance, la Fonction publique comme les entreprises publiques d’ailleurs ayant pris l’habitude de travailler en comptant sur les plus anciens, donc les plus expérimentés. L’effort de formation n’est pas non plus une tradition ancrée dans le secteur public, ce qui pénalise les jeunes recrues, victimes de la faiblesse de l’enseignement, et révélant souvent des capacités en deçà des attentes, ce qui les prive de promotion au profit des plus expérimentés. Il est à rappeler que le Premier ministre avait décidé également d’appliquer la même mesure au sein des hôpitaux à travers un arrêté ministériel ordonnant aux directeurs de la santé des 48 wilayas et aux directeurs des hôpitaux, CHU et Etablissements de santé de proximité (EPSP) de procéder à la mise à la retraite de tout praticien dont l’âge, au 31 décembre 2012, dépasse les 60 ans et les professeurs dont l’âge est de 70 ans et plus. Depuis rien n’a été fait, et nous apprenons que la possibilité de doter ces médecins expérimentés de nouveaux statuts au sein des hôpitaux est en discussion afin de leur permettre de jouer le rôle de consultants pour faire bénéficier les services des hôpitaux de leur expérience, tout en permettant aux jeunes médecins d’évoluer dans leur carrière et notamment aux professeurs de trouver des postes adéquats.
Meriem Sassi
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