Retour des émeutes : y a-t-il de la manipulation ?
L’année 2013 s’achève sur une note peu optimiste. Les émeutes sociales couplées aux violences interethniques reviennent de plus belle, n’augurant rien de bon pour l’avenir. En l’espace de quelques jours, une dizaine de wilayas ont sombré dans des violences aux motifs divers. La capitale vit depuis quatre jours au rythme d’émeutes qui affectent principalement la banlieue est et sud-est. Certaines de ces poches de tensions sont nées d’un mécontentement populaire quant à la manière avec laquelle les logements sociaux vont être distribués. Autrement dit, de nombreuses personnes – ayant eu à demander un logement de ce type – qui n’ont pas figuré sur la liste des bénéficiaires ont vite réagi de manière épidermique en occupant la voie publique et se lançant ainsi dans une confrontation directe avec les services du maintien de l’ordre. D’autres sont sortis dans la rue pour dénoncer l’absence de gaz par-ci, de l’eau par-là. Bref, des protestations contre des problèmes qu’on vit tous les jours et depuis très longtemps. Le même climat règne dans d’autres régions du pays. A Ghardaïa, le sempiternel conflit entre Mozabites et Arabes ressurgit fortement. Les affrontements de mercredi et jeudi ont fait près d’une centaine de blessés. Et ça risque de se poursuivre ce week-end en raison de la haine cultivée entre les deux communautés qui peuplent la vallée du M’zab. Le retour des émeutes un peu partout à l'approche de la convocation du corps électoral et de l'annonce officielle des candidatures à la présidentielle d’avril prochain est-il normal ? Sont-elles des émeutes spontanées ? Difficile d'y croire. Cela pour la simple raison que les motifs invoqués par les manifestants ont toujours existé. S’agit-il d’actes de manipulation ? Dans ce cas, qui serait derrière ? Quel en est l'objectif ? Autant de questions que suscitent ces tristes scènes de violence, de casse et de vandalisme qui nous rappellent, au grand jour, notre triste condition socioéconomique, politique et culturelle. L’Algérie, si elle a vaincu vaillamment le terrorisme, est toujours sur une poudrière sociale, alimentée par l’improductivité nationale à tous les niveaux et parfois ravivée par les «vents qui soufflent» de l’étranger.
Sonia B.
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