Vingt-deux cadres du FFS dont un député claquent la porte
Nouvelle saignée dans les rangs du vieux parti de l’opposition. Vingt-deux membres du conseil fédéral de Béjaïa, dont son président, le député Khaled Tazaghart, ont annoncé mardi leur démission. Les démissionnaires ont justifié leur décision par l’impasse dans laquelle était arrivé le conflit qui les opposait à la direction du parti depuis plusieurs mois. Les frondeurs revendiquaient notamment la tenue «dans les meilleurs délais» d'un conseil national extraordinaire et le respect des statuts du parti dans le traitement des questions litigieuses. Dans une déclaration transmise aux instances de direction du parti, les démissionnaires estiment que «la fédération de Béjaïa subit le diktat de décisions arbitraires émanant des instances nationales au gré de ceux-là mêmes dénoncés dans notre rapport». Le FFS a traversé plusieurs périodes de crise depuis, surtout, les élections législatives de mai 2012, suivies de la démission fracassante de l’ancien premier secrétaire, Karim Tabou, et de plusieurs autres cadres dirigeants et des figures de proue, à l’image de Mustapha Bouhadef et Djamel Zenati. A chaque fois, la direction est accusée de «gestion autocratique», de «clientélisation de l'action militante» et même d’avoir «passé un deal» avec le pouvoir, suprême insulte pour un parti qui a fondé sa philosophie sur l’opposition à tous crins. Cette accumulation de frondes, notamment à Béjaïa et Tizi Ouzou, a fini par affaiblir le parti, estiment aujourd’hui nombre d’observateurs de la scène politique. Le départ du chef historique, Hocine Aït Ahmed, de la direction du parti en mai dernier, après quarante-neuf ans de règne sans partage, cédant sa place à un présidium lui-même drivé par des hommes proches du «zaïm», n’a fait qu'aggraver les choses. Même avec 29 députés à l’assemblée et quelques centaines d'élus locaux, le FFS peine à retrouver sa vigueur d’antan, et surtout à concilier les différents courants parfois antagoniques qui le traversent. Son effacement par exemple à Ghardaïa, qui était un de ses fiefs traditionnels, devant d'anciens dissidents en dit long sur son déclin.
Rabah Aït Ali
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