FLN : les opposants à Saïdani près du but ?
Les choses évoluent rapidement au FLN. Les contestataires, toutes tendances confondues, se disent résolus à en découdre avec Amar Saïdani, non reconnu comme secrétaire général du parti quatre mois après son intronisation. Déterminés à mener le combat ensemble pour remettre le parti sur les rails et lui faire retrouver le chemin de la légitimité, ces opposants, de plus en plus nombreux, signent ainsi un document de soutien à la démarche entreprise par Abderrahmane Belayat, ex-coordinateur du bureau politique pour convoquer le comité central. «La session du comité central du 29 et son pendant du 16 novembre sont illégitimes. Pour nous, Abderrahmane Belayat est toujours coordinateur du bureau politique. Et selon l’article 9 du règlement intérieur, il a la prérogative de convoquer la réunion du CC quand il veut», affirme un frondeur qui assure que la démarche est «sérieuse» et suscite une large adhésion des membres du Comité central et un fort soutien de la base militante. Notre source corrobore ainsi les déclarations d’Abderrahmane Belayat sur les colonnes du journal arabophone Sawt El Akhar selon lesquelles le CC sera convoqué bientôt. «Nous sommes à plus de 200 signatures. Il y a une bonne partie des mouhafedhs qui adhèrent à cette initiative qui vise à mettre fin à cette situation d’illégitimité et d’illégalité dans laquelle plonge le parti», ajoute notre source. Abderrahmane Belayat dit avoir à ses côtés 151 membres en plus de 60 autres qui sont dans le mouvement de redressement qui a évincé, en janvier dernier, Abdelaziz Belkhadem. Les contestataires, qu’ils soient redresseurs ou fidèles à Belayat, disent avoir un seul but : déposer Saïdani au plus vite possible. «La session du comité central pourra être convoquée dans deux à trois semaines. Nous travaillons pour qu’elle se tienne avant la fin du mois. Car c’est important de réunifier les rangs du FLN avant la campagne présidentielle», soutient notre source qui estime «dangereuse pour le pays la situation actuelle du parti». Les contestataires considèrent que par son entêtement à conserver son poste de SG, obtenu par un coup de force, Saïdani a gravement affaibli le FLN qui risque d’être à l’écart de la prochaine présidentielle. Dans un récent communiqué, 151 membres du comité central ont vertement critiqué Saïdani auquel ils reprochent ses «errements» et ses «attaques virulentes et injustifiées» à l’égard d’institutions républicaines. «Face à l’entêtement d’Amar Saïdani à garder le poste de SG qu’il a occupé illégalement et par des procédés politiquement et éthiquement inacceptables, et en réponse à la volonté de la base militante très inquiète et en colère, nous sommes en train d’effectuer les démarches nécessaires pour mobiliser dans les tout prochains jours des milliers de militants jaloux de leur parti afin de récupérer le siège national, en chassant les opportunistes et les affairistes politiques», avaient-ils écrit, assurant représenter la troisième voie au sein de l’ex-parti unique. Avec les redresseurs, ils constituent la majorité au sein du comité central. Ensemble, ils veulent ainsi récupérer la direction. Par tous les moyens. Quitte à employer la force de la base militante qui, d’après eux, sera mobilisée pour reprendre possession du siège national. A l’aune des dernières évolutions au sein du parti et les adhésions de plus en plus nombreuses à la démarche de Belayat, Amar Saïdani risque d’être mis en minorité, puisque ses soutiens s’effritent. En tout cas, nous le saurons dans les prochaines semaines…
Sonia Baker
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