Tunisie : les artistes de plus en plus persécutés
Les Tunisiens qui croient avoir retrouvé une totale liberté d’expression après la chute de l’ancien régime découvrent un nouveau visage de l’oppression sous le gouvernement islamiste d’Ennahda. Les artistes semblent être la première cible des nouveaux inquisiteurs. C’est le cas du jeune rappeur Âla Yaâkoubi, alias Weld El 15, qui vient d’être condamné par le juge du tribunal de première instance de Tunis, aujourd'hui vendredi, à deux ans de prison ferme, une peine jugée trop lourde pour une simple chansonnette intitulée Elboulicia kleb (Les policiers sont des chiens), diffusée sur YouTube, stigmatisant l'appareil sécuritaire et celui de la justice avec des mots que l'on peut juger insultants. Hedi Belgaïed, qui a réalisé le clip, et Sabrina Klibi, qui y a figuré, ont été condamnés, quant à eux, à 6 mois de prison avec sursis et, selon Mosaïque FM, ils ont été relâchés jeudi soir. Persécutés par les pouvoirs publics, les artistes libertaires tunisiens subissent aussi des attaques venant des groupes salafistes qui ont réussi, dans un passé récent, à faire annuler par la force une exposition d’arts modernes à Tunis, jugeant certaines illustrations exposées comme «blasphématoires». Les autorités n’avaient pas alors réagi.
Karim B.
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