L’ONU rouvre le dossier des seize territoires encore colonisés, dont le Sahara Occidental
Le Comité de l’ONU chargé d’étudier la situation relative à l’application de la Déclaration onusienne sur l’octroi de l’indépendance, ou «Comité spécial des 24», a examiné, vendredi au siège de l’ONU (New York), les questions des 16 territoires non décolonisés dont le Sahara Occidental. Au cours de l’examen de la situation du dossier sahraoui, le représentant de l’Afrique du Sud, Maniemagen Govender, a rappelé que le département des affaires juridiques de l’ONU avait appuyé la demande du peuple du Sahara Occidental d’exercer son droit à l’autodétermination. Il a exhorté le Conseil de sécurité à soutenir le processus politique entre le Front Polisario et le Maroc en s’assurant que le mandat de la Minurso (Mission de l’ONU pour l’organisation d’un référendum au Sahara Occidental) soit respecté autour de ses trois priorités. Il a estimé que la persistance de la colonisation du Sahara occidental constituait «un déni de l’Acte constitutif de l’Union africaine et une entrave grave au développement économique et social du continent
«Nous sommes devant une situation grave de violation des attributions de l’ONU», a estimé la représentante du Venezuela, Mme Maria Elena Anzola Padron, en notant que les droits de l’homme continuent d’être violés au Sahara Occidental dont les ressources sont illégalement exploitées par le Maroc. Le représentant du Front Polisario à l’ONU, Ahmed Boukhari, a dénoncé les exactions commises par le Maroc à l’encontre de la population sahraouie et des détenus politiques sahraouis dans les prisons marocaines. La répression devient féroce, a souligné M. Boukhari, évoquant la disparition toujours non éclaircie de plusieurs jeunes Sahraouis durant les dernières années. «Ces crimes de guerre restent désespérément impunis», a-t-il déploré en rappelant que le Parlement européen et les organisations non gouvernementales telles Human Rights Watch et Amnesty international avaient, en vain, saisi le Conseil de sécurité de l’ONU sur ces crimes. M. Boukhari a ainsi dénoncé «la politique de deux poids deux mesures» que pratiquent certaines puissances au sein de l’ONU. Il a également déploré que la Minurso ne dispose pas de toutes les prérogatives requises pour mener sa mission ainsi que «l’obstruction systématique» du Maroc qui a bloqué le processus que devait mener l’envoyé personnel du secrétaire général, Christopher Ross.
R. I./Agence
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