Quand le secrétaire général de l’ONU offre une couverture à Israël pour bombarder la Syrie
Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, vient de confirmer ce que tout le monde sait : quand il s’agit d’Israël, l’ONU baisse le ton. Mais elle le fait avec cynisme : «En ce moment, les Nations unies n'ont pas de détails sur l'incident rapporté.» C’est peut-être le droit des fonctionnaires de l’ONU de ne pas croire l’information donnée par l’Agence de presse syrienne Sana : «Israël a lancé dans la nuit de samedi à dimanche une attaque contre le centre de recherches scientifiques de Jamraya à Damas.» Mais dans la ville américaine où se trouve le siège de l’ONU, et dès dimanche, le New York Times, citant des sources au sein de l'administration US, donnait à peu près la même information ainsi que la chaîne CNN, mais aussi l'agence Associated Press et même l'AFP qui, elle, citait un responsable du ministère israélien de la Défense. Cela ne suffit pas, selon Ban Ki-moon, «les Nations unies ne sont pas en mesure de vérifier de manière indépendante ce qui s'est passé». Le plus ridicule n’est pas dans cette négation des faits, mais dans le souci de l’ONU pour «la souveraineté nationale et l'intégrité territoriale de tous les pays». La Syrie, menacée, avec la bénédiction de certains pays membres du Conseil de sécurité, de dépeçage et de disparition, n’est même pas citée nommément dans cette déclaration alors qu’elle est la victime de l’agression israélienne. En fait, non seulement le SG de l’ONU sait ce qui s’est passé mais il sait aussi ce qui va se passer. Il l’annonce dans sa déclaration : «une escalade du conflit». Bien sûr, il met en garde contre cette évolution mais ne fait rien pour la prévenir ni l’empêcher en dehors d’un appel «à faire preuve de calme et de retenue maximale, et à agir avec un sens de responsabilité». Cet appel est adressé à «toutes les parties», alors que le fauteur de guerre dans la région est connu de tous : Israël, qui n’est pas condamné pour avoir attaqué un autre pays. Le refus de la «communauté internationale», notamment les Nations unies, de condamner Israël à la suite de son agression contre la Syrie et de lui imposer le respect des règles du droit international constitue un signe d’encouragement à l’entité sioniste. Dans cette situation, l’embrasement n’est pas loin, l'armée syrienne ayant reçu l'ordre de répondre à toute attaque sans attendre, en frappant des cibles à l'intérieur d'Israël en cas de nouvelles agressions israéliennes.
Kamel Moulfi
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