L’attaque de Damas a-t-elle été opérée par un drone américain ?
En faisant le point sur la situation qui prévaut actuellement en Syrie, Thierry Meyssan, journaliste et fondateur du Réseau voltaire, dénonce «le lancement d'une opération de guerre secrète» par les puissances occidentales et des pays du Golfe, «comparable à celle des Contras au Nicaragua», du temps de Reagan. Il affirme que la bataille de Damas «ne vise pas à renverser le président Bachar Al-Assad, mais à fracturer l'armée syrienne pour mieux assurer la domination d'Israël et des Etats-Unis au Proche-Orient». Dans le cadre de cette opération nommée «Volcan de Damas et séisme de la Syrie» et qui a débuté depuis quelques jours déjà, 40 à 60 000 rebelles, principalement des Libyens, sont entrés en Syrie, le plus souvent par la frontière jordanienne, dit-il, en indiquant que la majorité d'entre eux sont rattachés à ce que la machine médiatique appelle «l’armée libre», laquelle est une structure de l'Otan et sous commandement turc. Certains, poursuit-il, sont affiliés à des groupes terroristes, dont Al-Qaïda, placés sous le commandement du Qatar et des Al-Saoud. S'agissant de l'attentat de mercredi dernier, qui a détruit le siège de la sécurité nationale et qui a coûté la vie à trois généraux, dont le ministre de la Défense et le patron des services secrets, Meyssan fait place au doute, en avançant que les modalités de l'attentat restent incertaines : «Il pourrait s'agir aussi bien d'un attentat suicide que d'un tir de drone furtif», estime-t-il. Selon lui, Washington espérait la défection de certains officiers, avec leurs unités, voire leur retournement contre Al-Assad. «A Paris, Berlin et Washington, les commanditaires de l'opération ont condamné l'action terroriste tout en réaffirmant leur soutien politique et logistique militaire aux terroristes», accuse-t-il. D'après lui, l'attentat signe la seconde partie de l'opération. Il explique, dans ce sens, que les infiltrés ont attaqué diverses cibles, plus ou moins choisies, dont l'appartement d'un haut responsable militaire. L'aviation, indique-t-il, est entrée en action pour anéantir les colonnes de mercenaires se dirigeant vers Damas. «Il ne s'agissait plus de lutter contre des terroristes venus déstabiliser le pays, mais de faire face à une invasion étrangère qui ne dit pas son nom et de sauver la Syrie», souligne-t-il.
Mohamed El-Ghazi
Comment (2)