Tarek El-Khouli à «aldjazairalwatania» : «Nous sommes face à un dilemme»
Dans une interview accordée à l’envoyé spécial en Egypte de «aldjarairalwatania», Tarek El-Khouli, porte-parole du Mouvement de la jeunesse du 6 Avril (Front démocratique), ne cache pas sa déception après les résultats du premier tour de l'élection présidentielle égyptienne, qualifiant cette dernière de «choc». Il indique qu'avant même les élections, les forces révolutionnaires avaient échoué dans l'unification des rangs des candidats issus de la «Révolution du 5 janvier», en dépit des multiples tentatives des forces de la jeunesse pour les rapprocher. «La faute a été commise avant les élections et nous payons maintenant le prix fort par ces résultats scandaleux qui nous ont mis face à un dilemme : qui choisir entre les Frères musulmans et un symbole de l'ancien régime ?» s’interroge-t-il, amer. El-Khouli refuse d'adhérer au constat que la «rue révolutionnaire» ait perdu sa vivacité et que les Egyptiens, pour des raisons multiples, soient prêts à voter pour les symboles du régime de Moubarak. Selon lui, «la catastrophe» du premier tour est due principalement à «la dispersion des voix des révolutionnaires» qui, assemblées, dépassent 70%, alors que l'ancien régime n'a pas dépassé le seuil du quart des suffrages annoncés. «Ce qui a permis à Ahmed Chafik d'arriver au second tour des élections, c’est l'erreur tactique commise par les candidats de la révolution.» Pour El-Khouli, «la rue se révolte à cause de ces résultats dont la cause incombe aux candidats de la révolution en premier lieu». A une question relative aux rumeurs sur une prétendue fraude, le représentant du Mouvement de la jeunesse du 6 Avril affirme que les élections étaient «impartiales», la plupart des irrégularités n'ayant pas entravé le déroulement du scrutin. «En définitive, ces résultats sont dus à la dispersion des voix et non à l'existence d'une fraude, comme à l'ère du régime de Moubarak.» A la question de savoir lequel des deux courants aura le soutien de son mouvement au second tour, Tarek El-Khouli explique que «beaucoup de sujets de discorde existent entre le mouvement et les Frères musulmans», dus à leur comportement insatisfaisant au parlement durant ces derniers mois. «Nous ne voulons pas que les Frères musulmans soient les seuls à détenir le pouvoir», explique-t-il, tout en soulignant que cela ne veut pas dire que son mouvement soutient Ahmed Chafik. «Nous proposons des solutions pratiques qui nous permettront de dépasser ce binôme composé des Frères et des résidus de l’ancien régime. Notre mouvement ne récuse pas les résultats puisqu'ils traduisent la volonté du peuple, ce que nous voulons, c’est convaincre les Frères musulmans d'accepter des conditions précises afin d'obtenir le soutien de toutes les forces nationales, représentatives de la Révolution du 25 janvier et de ses principes», conclut Tarek El-Khouli.
Mohamed El-Ghazi
Vous trouverez l'interview dans son intégralité sur «aldjazairalwatania.com»