L’Etat déclare la guerre aux pilleurs des ressources biologiques
Le projet de loi relative aux ressources biologiques a été enfin adopté par le Conseil des ministres tenu lundi. La loi sera sans doute votée à la prochaine session de l’APN. Elle vise à renforcer les instruments juridiques de protection du patrimoine biologique par la mise en place d'un contrôle strict de l'accès à ce type de ressources et du transfert du matériel génétique national. Elle permettra de préserver le patrimoine génétique national (plantes, animaux, micro-organismes) en imposant une autorisation pour l’utilisation de ces ressources. Les spécialistes algériens avaient déploré le vide juridique qui rend possible la «biopiraterie», c'est-à-dire le transfert de ce patrimoine génétique vers l’étranger en l’absence de tout cadre légal. Des experts estiment que les plantes médicinales et aromatiques de l'Algérie font le bonheur des laboratoires pharmaceutiques et des compagnies d'agroalimentaire et de cosmétique à l'étranger, sans bénéfice aucun pour l'économie locale. Ils insistent sur l'intérêt accordé à la préservation et à la valorisation des ressources génétiques et des savoirs locaux associés à leur utilisation dans la médecine traditionnelle. Après le vote de la loi, les pilleurs des ressources biologiques seront passibles d’amendes et de la prison. L'Algérie est parmi les 92 pays qui ont signé le protocole de Nagoya sur l'accès aux ressources génétiques adopté en 2010 au Japon, mais ratifié seulement par 16 pays, alors que le nombre exigé pour entrer en vigueur est de 50. Ce texte renvoie à la législation nationale de chaque pays. L’Algérie aura donc bientôt sa loi protégeant son patrimoine génétique et réglementant la circulation des ressources biologiques.
Kamel Moulfi
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